22/05/2011
- C’est une blague ? lui avais-je répondu.
Elle
était en bas de chez moi.
De
mon appartement Parisien.
Et
moi, j’étais chez moi.
Enfin
pas mon nouveau chez moi, mon ancien chez moi.
Chez
ma mère.
Quelles
étaient les chances pour que cela arrive ? Infimes.
Etait-elle
seulement chez moi ? Je ne sais trop pour quelle raison j’avais décidé de
publier sur mon Facebook le fait que je reviendrais chez moi pour le week-end.
Elle
n’était pas censée avoir de Smartphone lui permettant d’avoir accès à un
Facebook.
- Tu peux descendre c’est moins loin que la Normandie !
avait-elle insisté.
3
fois alors, j’avais tenté de l’appeler, de l’avoir oralement.
3
fois, elle m’avait envoyé sur son répondeur, avec le SMS suivant : «Merci
de votre appel je ne peux pas vous répondre pour le moment. Merci de m’envoyer
un SMS ».
Veronica
n’aimait pas téléphoner lorsqu’elle était en colère. Ou triste.
Ou
déboussolée.
Ou
stressée.
- Quel nom sur l’interphone ? m’avait-elle relancé.
- Je suis à Olivet. Chez ma mère .Ne te voyant pas
arriver hier soir, et préférant le contact de ma mère pour ne pas blueser tout
le week-end, je suis descendu à Olivet. Vu que tu ne voulais pas me parler au
téléphone…
- Olivet c’est le nom de ton plan cul ?
- Non. Tu veux parler à ma mère ou à ma
grand-mère ?
- Je vois que tu as fait ton choix connard.
Dans
l’adversité, Veronica m’insultait assez facilement.
Et
en général, « Connard » était le terme qui revenait le plus souvent.
- Je ne doute pas des talents d’imitatrice de ta pouf.
C’est votre barouf d’honneur ? je te déteste avait-elle surenchéri. Va te
faire foutre connard. Si c’est comme ça je me tire. Tu aurais pu au moins
descendre me le dire en face.
- J’aimerais bien descendre… Mais je suis à Olivet
merde… Sonne au premier nom commençant par b, et tu verras que ça ne réponds
pas. Et puis tu ne réponds pas au téléphone. Comment puis-je te dire quoi que
ce soit au téléphone ?...
Le
« premier nom » commençant par un b.
Ou
une manière de la tester pour savoir si elle était bien au pied de mon
appartement.
« Test
failed ».
Elle
avait préféré surenchérir sur le SMS suivant, qui aurait pu être préparé si
elle était déjà venue une première fois, voir la configuration de mon
immeuble :
- En plus je ne peux même pas accéder aux boites aux
lettres… Je m’en vais. Je t’en veux. Je te hais.
- Jamais au même endroit au même moment… Si tu avais
donné signe de vie samedi soir, je serais resté chez moi. Tu ne crois pas que
j’ai les boules de savoir qu’on s’est loupé une fois de plus ?
- Moi aussi j’ai les boules parce que je pense que tu es
avec ta pouf. Je t’ai envoyé un SMS avec un cœur. Je te déteste.
Alors
je l’avais appelé. Et j’avais laissé un énième message sur son répondeur. Ma
grand-mère étant dans les parages, je lui avais demandé de laisser un
« bonjour Veronica ». Puis j’avais demandé à ma mère d’en faire
autant, laquelle avait préféré ne pas participer à mon petit jeu, agacé de
cette inconnue qui rendait son fils malheureux depuis des mois. Ce n’est que quelques
jours plus tard que j’avais compris pourquoi elle était si remontée envers
Veronica.
Elle
avait néanmoins la preuve que je n’étais pas avec ma pouf, ou tout du moins,
que si j’étais avec elle, on était en famille. Je lui avais demandé si elle
était toujours en Normandie (faisant allusion à Facebook) ou pas.
Elle
m’avait répondu par SMS :
- Je suis chez toi. Tu recouches aussi avec ton
ex ?
- Non, je ne recouche avec personne. Mon ex est en
Normandie. Je ne sais quoi faire de plus… tu as eu ma grand-mère au téléphone…
J’ai les boules. D’une fois de plus te louper.
- Je ferme mon téléphone. Tu me fais trop de mal. Je
n’arrive pas à te croire.
J’avais
essayé de la joindre à peu près tout le reste de la journée, et de la soirée.
En
vain.
Lorsque
je suis revenu chez moi… Elle n’y était plus.