lundi 5 août 2013

je suis en bas de chez toi... ouvres moi !


22/05/2011

-       C’est une blague ? lui avais-je répondu.

 

Elle était en bas de chez moi.

De mon appartement Parisien.

Et moi, j’étais chez moi.

Enfin pas mon nouveau chez moi, mon ancien chez moi.

Chez ma mère.

 

Quelles étaient les chances pour que cela arrive ? Infimes.

 

Etait-elle seulement chez moi ? Je ne sais trop pour quelle raison j’avais décidé de publier sur mon Facebook le fait que je reviendrais chez moi pour le week-end.

Elle n’était pas censée avoir de Smartphone lui permettant d’avoir accès à un Facebook.

 

-       Tu peux descendre c’est moins loin que la Normandie ! avait-elle insisté.

 

3 fois alors, j’avais tenté de l’appeler, de l’avoir oralement.

3 fois, elle m’avait envoyé sur son répondeur, avec le SMS suivant : «Merci de votre appel je ne peux pas vous répondre pour le moment. Merci de m’envoyer un SMS ».

 

Veronica n’aimait pas téléphoner lorsqu’elle était en colère. Ou triste.

Ou déboussolée.

Ou stressée.

-       Quel nom sur l’interphone ? m’avait-elle relancé.

-       Je suis à Olivet. Chez ma mère .Ne te voyant pas arriver hier soir, et préférant le contact de ma mère pour ne pas blueser tout le week-end, je suis descendu à Olivet. Vu que tu ne voulais pas me parler au téléphone…

-       Olivet c’est le nom de ton plan cul ?

-       Non. Tu veux parler à ma mère ou à ma grand-mère ?

-       Je vois que tu as fait ton choix connard.

 

Dans l’adversité, Veronica m’insultait assez facilement.

Et en général, « Connard » était le terme qui revenait le plus souvent.

-       Je ne doute pas des talents d’imitatrice de ta pouf. C’est votre barouf d’honneur ? je te déteste avait-elle surenchéri. Va te faire foutre connard. Si c’est comme ça je me tire. Tu aurais pu au moins descendre me le dire en face.

-       J’aimerais bien descendre… Mais je suis à Olivet merde… Sonne au premier nom commençant par b, et tu verras que ça ne réponds pas. Et puis tu ne réponds pas au téléphone. Comment puis-je te dire quoi que ce soit au téléphone ?...

 

Le « premier nom » commençant par un b.

Ou une manière de la tester pour savoir si elle était bien au pied de mon appartement.

« Test failed ».

Elle avait préféré surenchérir sur le SMS suivant, qui aurait pu être préparé si elle était déjà venue une première fois, voir la configuration de mon immeuble :

-       En plus je ne peux même pas accéder aux boites aux lettres… Je m’en vais. Je t’en veux. Je te hais.

-       Jamais au même endroit au même moment… Si tu avais donné signe de vie samedi soir, je serais resté chez moi. Tu ne crois pas que j’ai les boules de savoir qu’on s’est loupé une fois de plus ?

-       Moi aussi j’ai les boules parce que je pense que tu es avec ta pouf. Je t’ai envoyé un SMS avec un cœur. Je te déteste.

 

Alors je l’avais appelé. Et j’avais laissé un énième message sur son répondeur. Ma grand-mère étant dans les parages, je lui avais demandé de laisser un « bonjour Veronica ». Puis j’avais demandé à ma mère d’en faire autant, laquelle avait préféré ne pas participer à mon petit jeu, agacé de cette inconnue qui rendait son fils malheureux depuis des mois. Ce n’est que quelques jours plus tard que j’avais compris pourquoi elle était si remontée envers Veronica.

 

Elle avait néanmoins la preuve que je n’étais pas avec ma pouf, ou tout du moins, que si j’étais avec elle, on était en famille. Je lui avais demandé si elle était toujours en Normandie (faisant allusion à Facebook) ou pas.

Elle m’avait répondu par SMS :

-       Je suis chez toi. Tu recouches aussi avec ton ex ?

-       Non, je ne recouche avec personne. Mon ex est en Normandie. Je ne sais quoi faire de plus… tu as eu ma grand-mère au téléphone… J’ai les boules. D’une fois de plus te louper.

-       Je ferme mon téléphone. Tu me fais trop de mal. Je n’arrive pas à te croire.

 

J’avais essayé de la joindre à peu près tout le reste de la journée, et de la soirée.

En vain.

 

Lorsque je suis revenu chez moi… Elle n’y était plus.

 
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » : très cher Paul Eluard, ta gueule, t’es mignon.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire