lundi 29 juillet 2013

un week end à Deauville


20/05/2011

Ce soir-là, je l’avais passé dans le bar de mon coach de sport, lequel nous avait fait gagner haut la main le championnat régional dans lequel j’évoluais, en étant invaincu.

 

Nous fêtions cette montée en Nationale, bien méritée, en regardant sur écran géant notre dernier match, contre les dauphins de notre poule (qu’on avait massacré avec la manière).

 

Elle avait été bien évidemment conviée. Mais elle n’était pas venue.

 

La conversation, avait continué dans la soirée par email.

-         Où es-tu ? me demandait-elle...

-         Dans le bar de mon coach.

-         Qu'est ce qui me prouve que tu n'es pas avec ta putana (ndlr : putain en espagnol) de plan cul ?

-         (En réponse, je lui avais envoyé une photo par mail de l'endroit dans lequel je me trouvais...)

-         Qu'est ce qui me prouve qu'elle n'est pas à côté de toi ?

-         Ecoute... Tu n'as qu'à venir... Tu verras par toi même que je ne suis pas avec elle...

-         Ok. Alors écoute-moi bien, si tu tiens à moi, viens me rejoindre à l'hôtel « Normandy », à Deauville. Avec la preuve que c'en est fini avec ton plan cul. Une chambre sera à mon nom. Si tu n'as pas ta preuve, ma porte restera fermée.

 

Et puis plus rien.

Téléphone fermé.

Dernier email envoyé.

 

Elle n'avait pas dû lire ce mail, durant lequel je lui demandais de venir me prendre, car de toute façon je n'allais pas faire 200 bornes pour ses beaux yeux... Enfin pour les beaux yeux d'une femme, que je n'avais jamais vue.

Et puis, qu’est ce qui me prouvait qu’elle serait bien à cet hôtel ?

 

J'avais cependant pas mal cogité toute la soirée.

J'y vais... j'y vais pas.

 

En pleine cogitation, la copine du coach m'avait demandé ce qui m'arrivait...

Je lui avais raconté toute l'histoire en quelques phrases, résumant brièvement l’histoire. Chose que j’étais maintenant habitué à faire, vu toutes les fois où je l’avais raconté…

Au bout de deux minutes, les mots « mytho » étaient sur ses lèvres.

Au bout de dix minutes, elle était convaincue.

Au bout de quinze, les mots « Perverse manipulatrice » flottaient dans l'air.

 

Et puis, arrivant au bout de mon histoire, elle a fini par me faire cette proposition :

«Elle t'a dit qu'elle t'attendait au Normandy ? Tu n'as qu'à appeler pour voir s'il y a une réservation à son nom... »

 

Quelle lumineuse idée.

Vu qu'elle était injoignable par email et par téléphone, j'avais fini par appeler l'hôtel, afin de savoir si une chambre avait été réservée à son nom.

Après avoir galéré pour trouver le bon numéro de téléphone de l'hôtel (autre que le serveur automatique de réservation en ligne), tel un détective j’avais commencé à mener mon enquête.

 

 

« Bonsoir, je souhaiterais avoir la chambre de Veronica (sachant pertinemment qu'elle ne pouvait pas déjà y être... mais qu'elle aurait pu être réservée) »

 

Mais aucune Veronica n’avait été enregistrée.

Pas sous ce nom en tout cas.

Son nom étant à particules, et vu qu'elle portait également un second nom, il y avait 3 possibilités.

Mais aucune de ces 3 identités n'avaient posé de réservation dans cet hôtel. Ni dans les autres hôtels du complexe.

 

-         Elle n'a rien réservé... 

-         Tu vois, encore une preuve qu'elle te mitonnait m’avait-elle répondu.

 

30 minutes plus tard, je ré essayais. Avec un hésitant « bonjour, c'est encore moi... »

 

Mais 30 minutes plus tard, il n'y avait toujours pas de chambre de réservée à son nom. Ou à ses noms.

Peut-être était-ce réservé au nom de son ex ?

Peut-être n'envisageait elle pas de réserver, mais voulait elle prendre une chambre à l'arrache, soit vers les 1h du mat ?

Peut-être... Peut-être qu'elle n'avait jamais envisagé de partir au Normandy.

Peut-être que tout était faux.

 
De toute façon... Je n'avais aucune preuve à lui fournir... Alors à quoi bon faire 200 km, si c'était pour aller frapper dans une chambre vide, ou dans le cas où elle serait dans la chambre, rester à l'entrée de la porte, sous prétexte que je n'avais pas de preuve...

jeudi 25 juillet 2013

l'idée fixe sur le Plan Cul


18/05/2011

Le problème, SON problème, c'était mon PC.

Enfin, mon « EX » PC.

 

Je continuais à lui parler, à avoir des contacts avec Soso. Elle n’avait de cesse de m'en vouloir de continuer à avoir des contacts avec elle.

Mais Veronica n'était pas au courant.

Elle me demandait, mais je niais.

Elle me demandait, mais je niais. Encore et toujours.

Elle me demandait, j'ai alors cessé de nier.

 

C'était la seconde fois, qu'elle m'avait eu à l'usure.

La seconde fois que je lui avais avoué quelque chose, que je n'avais pas à avouer.

 

Oui. J’avais continué à lui parler.

A avoir des discussions coquines... des échanges « mon latérales » de photos coquines.

Des discussions hots.

Soso, se plaignait de tous les PC qu’elle n’arrivait pas à avoir, moi je me plaignais de ne pas pouvoir voir mon amoureuse.

 

Mais ça n'allait pas plus loin.

C'était bon enfant.

J'aurais pu dire que ça convenait à tout le monde, mais c’était faux, je savais que Soso donnait l’impression d’être incroyablement frustrée qu'on n’aille pas plus loin.

 

Aliénor avait longtemps essayé de me convaincre que Soso était amoureuse de moi, et qu’elle n'attendait qu'une chose, c'était que j'en finisse avec Veronica pour qu'elle plonge avec moi...

Ou que je plonge avec elle.

Mais pour moi, ce n'était pas le cas.

Enfin, en fait si, je m'en rendais bien compte.

Mais je crois que je voulais me refuser de l'admettre.

 

Le problème, c'était que Soso me disait que Veronica me jouait de la flûte, que rien de ce qu’elle me racontait n'était vrai.

Aliénor, elle, me disait que Soso me faisait du bourrage de crâne pour que je cesse de croire (et non de voir) en Veronica.

 

La bonne situation de merde quoi.

 

Veronica, elle, n'avait pas apprécié d'apprendre que je lui mentais, une fois de plus pour « la protéger ». Comme elle m'avait menti, à une époque (de plus ou moins 6 mois) pour à son tour, me protéger.

 

Quand je dis « Pas apprécié », le terme était faible.

Non, c'était plus que ça.

Elle m'en voulait.

Elle m'implorait.

Elle exigeait, que j'en termine avec elle.

 

Il fallait que je choisisse.

C'était soit couper les contacts avec Soso... Soit avec elle.

 

Elle ne pouvait pas supporter l'idée, que je puisse continuer à lui parler. Elle me confiait, fiévreuse, que ça l'empêchait de dormir tellement elle n’arrivait pas à supporter cette idée.

La jalousie.

Les 10 ans derrière elle durant lesquelles elle était cocue 2 fois par an. Au bas mot.

« Oui, mais mon ex, au moins, après il ne gardait pas contact avec elle... »

 


Son ex, il la retrouvait lorsqu'il avait été baisé ailleurs.

Avec du rouge à lèvres qui n’était pas le sien.

Avec un phallus qui sentait le caoutchouc d’une capote mise à la va vite.

Il ne prenait même pas le temps de lui mentir, il avouait tout le temps : « oui je t’ai trompé ».

La différence était moindre... Mais elle était là.

 

Sauf que pour Soso… Très clairement, je ne pouvais pas, choisir, je ne VOULAIS pas, choisir, entre faire une croix sur Soso, ou sur Veronica.

 

(Hasard de la vie... Quelques instants après avoir tapé cette phrase, le film en train de passer en tâche de fond (Gazon Maudit) en est à la scène, durant laquelle Josiane Balasko, demande à Victoria Abril de choisir, entre elle et Alain Chabat... Chose, qu'elle refuse. En... faisant moitié moitié... Comme quoi, je ne suis pas la seule personne, qui doit choisir...)

 

Soso n'était plus qu'une confidente, une bonne amie avec laquelle j'aimais discuter toute la journée, de tout et de rien sans tabou. Mais elle était malgré tout tout ça.

« Pourquoi ne me parles tu pas de tout ça ? »

 

C'est délicat de parler de celle qu'on aime (ou qu'on pense aimer) à celle qui est concernée. C'est beaucoup plus simple d'en parler à une autre personne... Et puis Soso était beaucoup plus disponible que Veronica dans la journée...

L'avantage de ne pas avoir de métier tellement prenant.

L'avantage de taper vite au clavier également.

 

L'avantage d'avoir une amie à qui on peut tout confier, en sachant qu'il n'y aura aucun jugement en retour, en sachant qu’on ne la choquera pas.

 

Mais pour Veronica, c'était trop.

 

Alors je lui ai promis.

Juré, que je cesserais de lui parler.

Que je couperais les ponts avec elle.

 

Mais ma parole ce n'était pas assez.

Il lui fallait une preuve.

 

Une preuve tangible.

Une preuve qui aurait pu être maintes fois « fictives ».

C'est dans ce sens que je n'avais pas voulu lui en fournir. Et puis, pourquoi avoir à « justifier » mes actes ? Justifiait-elle, elle, ses journées ? Sa vie ? Son existence ? Son passé ?

Non.

A chaque fois, elle ne justifiait rien.

 

Alors non. Je n'avais pas à justifier, et à « montrer » la preuve de ma rupture avec Soso.

 

Mais c'était cependant la pièce à fournir pour la suite.
Un genre de « laisser passer A38 », sans quoi il n’y aurait pas de suite.

lundi 22 juillet 2013

des fiançailles virtuelles


16/05/2011

 

            Je l’avais attendu à mon match, le dimanche… Mais elle s’était endormie l’après-midi, et n’aurait de toute façon pas réussi à cacher les traces de lutte derrière un maquillage forcé.

 

            Nous avions pas mal communiqué ce lundi 16 mai. Le matin dans un premier temps. Peut-être parce que frustré réciproquement de ne pas avoir pu s'être téléphoné la veille car elle ne voulait pas que je l'entende pleurer comme quelques jours auparavant.

 

Pas de sommeil réparateur, un sommeil « médicamenteux ».

Provoquant forcément un réveil difficile. Mais un réveil malgré tout.

Elle m'avait expliqué plus en détails les raisons de son coup de fil compliqué de la veille.

 

Son ex. Et son packaging «global » à savoir sa « belle fille ».

Celle à cause de qui nous ne nous étions pas vu fin Février.

Celle qui était une des raisons de ses vacances au ski.

Celle qui pleurait de ne plus l'avoir comme « mère ».

 

« Marco voudrait que je la garde tu comprends... Cette semaine et pendant dix jours, c'est le festival de Cannes, alors il ne sera pas beaucoup disponible, et sa mère fait exprès de lui balancer dans les pattes, en sachant pertinemment qu'il galérera à la garder ».

 

J’étais toujours abasourdi par rapport au fait qu'elle puisse encore essayer de lui pardonner, de l’aider. Mais semble-t-il, elle l'avait vraiment envoyé bouler.

Pour que sa belle-fille ne voit pas ses traces de lutte.

« Tu voudrais que je lui dise quoi ? Que je suis tombé dans les escaliers ? »

« Et moi, lui avait répondu Marco, que veux-tu que je lui dise ? Que je suis tombé dans les rosiers ? »

 

Et ça, ça la rendait malade. Malade et fragile.

Le traiter de salaud, de connard est un fait... mais elle se sentait toujours Fragile par rapport à lui... Et il en abusait. Ou peut-être qu'elle me disait qu'il en abusait, mais qu'elle appréciait qu'il en abuse.

 

Comme à chaque fois, nos conversations se sont confondues en roucoulements mutuels... Comme à chaque fois, nos conversations se sont terminées en dessous de la ceinture. J'ai dû néanmoins écourter la conversation de l'après-midi pour cause de boulot avec un remplaçant que je devais former.

 

Mon téléphone s'est mis à bipé, pour me signaler la réception d'un nouvel email...

« Veronica vous propose d'être son ami ».


 

Une invitation Facebook.

Enfin.

Enfin ?

 

La dernière fois que je lui avais parlé de s’inviter réciproquement sur Facebook, nous devions le faire après avoir baisés comme des lapins, le jour même du rendez-vous au pont des Arts...

« Lorsque nous nous serons vu In Real Life » m’avait-elle sagement précisé.

 

Mon espoir de pouvoir découvrir quelque chose de louche s'était alors envolé... Un compte sacrément bien verrouillé pour une personne nulle en informatique.

Admettons.

J'accepte, et ne prends pas le temps d'aller voir son profil, qu'un second email m'est signalé...

 

« Veronica a modifié votre statut à 'Fiancé' »


 

Me voilà passant de simple « inconnu » à Fiancé.

 

Un peu trop rapide ma foi...

 

De plus, elle n'avait vraiment rien à foutre, pour « s'éclater » sur Facebook comme elle était en train de le faire...

Je laisse son mail sans réponse, avant de me faire rappeler à l'ordre quelques minutes plus tard par un autre commentaire Facebook

« Tu ne réponds pas ? Je risque de mal le prendre ».

 

Tout est dit.

Le chantage...

La manipulation...

Même si c’était pour de rire, c’était ce qui la résumait le mieux…

 

« Si tu ne réponds pas, d’autres accepteront l’invitation ». L’homme à la moto avait déjà été contacté, pour éventuellement devoir accepter son invitation à devenir « Fiancé ».

Pour me rendre jaloux bien sûr. Mais par chance, il n’avait pas eu le temps de répondre…

 

J’avais fini par accepter sans avoir la moindre idée des conséquences éventuelles de l'acte en soit.

OK, j'avoue, je les avais en tête les conséquences...

Tous mes amis, brièvement au courant de notre histoire étaient sur le point de me spammer en mode « ??? Enfin vous vous êtes vu ? »

 

Le premier commentaire fut néanmoins d'elle, un innocent « <3 » signifiant en langage SMS un cœur.

Puis s'en est suivi deux emails avec plein de points d'interrogation à l'intérieur... Et un commentaire désobligeant, et peut être au final si réaliste « On dirait que c'est toi qui vient de te fiancer avec un profil créé à l'instant... »

 

Point de vue intéressant.

 

Alors j'ai repris mon chapeau pointu d'inquisiteur, et je me suis mis à parcourir son mur, le cœur battant, à la recherche d'informations qui pourraient la trahir, ou qui seraient bizarres..

 

25 amis... Dont de la famille portant son même nom, pourquoi pas.

 

Sa Photo de profil : la petite robe noire dont elle me parlait quelques heures plus tôt... Drôle de coïncidences, surtout que cette photo était quelques jours plus tôt sur son profil gmail...

 

Je continue à parcourir son mur... Peu de publications.

 

Des délires sans beaucoup de sens.

Des changements de statut de couple, dont le dernier remontant à la période durant laquelle nous aurions dû nous rencontrer.

 

Passage de « c'est compliqué » à « En partenariat domestique ».

 

Foutu statuts Facebook qui ne veulent rien dire.

 

Et puis, ce mot, sur son mur, aux alentours du 2 février, date durant laquelle j'avais préféré tout cesser, plutôt que d'attendre encore un mois son retour en France.

«como estar sin vos
como estar sin vos
como ser sin vos
como hacer sin vos »

 

Le commentaire, l'unique commentaire était venu de Wendy.

2 personnes étaient mentionnées, dont un certain « Meetic Boy ».

Est-ce que la première personne mentionnée était le surnom de Marco ?

Mystère... Le tout avec un commentaire assez cach « Arrête tout de suite de déprimer, les cons n'en valent pas la peine ! »

 

Puis j’ai continué à remonter le temps.

Le 28 janvier, j'ai reconnu une des photos, au bord de la piscine, qu'elle m'avait envoyée. Précisant ces quelques mots : « plage, et plage, et encore plage...  (et seule) »

 

Je continuais à remonter son mur avant de tomber, stupéfiait sur sa toute première vraie photo, en maillot de bain.

Date à laquelle, sur son blog, un certain « homme à la moto » était arrivé dans sa vie.

 

C'est le commentaire, je crois, de toujours cette même Wendy, qui m'avait le plus qu’interpellé :

«Ma belle, si ton french lover voit ça ! Il n’a pas fini de courir le pauvre ! »

 

La réponse de Veronica fut d'autant plus surprenante :

« Lequel ? Mouahahahah... »

 

Délire ?

Private joke ?

Les deux solutions étaient concevables.

 

Dans le premier cas, on aurait bien pu imaginer une discussion entre les deux personnes, Veronica précisant que c'était la première photo « bien » d'elle qu'elle m'avait envoyé, mais que malgré ça, je ne croyais pas en son existence. Et puis ce « french lover », avec sa réponse « lequel » ?

Tellement mystérieux... y en avait-il eu plusieurs ? Son ex ? Le motard ?

D'autres inconnus ?

 

... 

Facebook, en plus de diffuser la vie de tout le monde en temps réel, pour ceux qui ne savent pas paramétrer les règles de confidentialité, permet aussi de faire des genres de questions réponses.

 

Wendy avait participé à ce genre de petit jeu, créant toute une suite de troublantes « questions réponses », en parlant d’elle (des questions qui en fait recueillent des données pour les sites de rencontre) :

-      Est-elle du genre à coucher du premier soir ?

-      Serait-elle une bonne amante ?

-      Coucherait-elle avec quelqu'un qui a déjà des enfants ?

-      Est-elle un cas désespéré ?

-      Serait-elle du genre à poser un lapin ?

-      Aimerait elle les histoires d'un soir ?

-      Embrasserait elle le copain de ton meilleur ami ?

-      Doit-elle boire pour se sentir confiant avec quelqu'un ?

-      Mentirait elle sur son âge pour attirer quelqu'un ?

-      Jouerait-elle à «action ou vérité » ?

-      Embrasserait-elle son voisin ?

-      Coucherait-elle avec un ami proche ?

-      Utiliserait elle des phrases préconstruites pour briser la glace ?

-      Oserait elle aborder quelqu'un dans un bar ?

 

Ces questions étaient restées sans réponse, car je n’avais pas voulu me « griller » à en découvrir les réponses.

Très étrange.

 

Tant par rapport aux choses se rapportant à moi, tant par rapport aux choses, improbables chez elle, du moins par rapport à ce qu'elle me donnait l'impression d'être. Ou plutôt de ne pas être.

 

Et puis il y avait sa photo de son profil.

Photo que j'ai pu voir au tout début, lorsque je la cherchais sur Facebook, et qu'elle n'existait pas.

 

Déjà à l'époque, un point m'avait troublé.

Le fait que la date de la photo de sa colocataire soit exactement la même que la sienne.

Hasard troublant.

Avaient-elles créées leur Facebook en même moment ?

Etaient-elles 2 personnes différentes ?

 

J'ai alors tout fait pour l'avoir au téléphone, pour... habilement essayer de comprendre certaines choses. Mais en vain.

« Je dois travailler un peu... » M’avait-elle répondu par SMS…

 

Quel bonheur de ne pas être joignable au téléphone, et de toujours brancher son répondeur.

Avait-elle sentie que j'allais recouvrer mon costume d'inquisiteur pour tâcher d'en savoir plus, sur ces 20% de choses bizarres sur son profil ?

Était-elle réellement en train de travailler ? Un soir, vers 19h ?

 

J'ai malgré tout essayé de la provoquer, par email, mais celui-ci était resté sans réponse.

Une quasi-certitude, qu'elle n'était pas derrière son ordinateur.

 

Je ne sais pas ce qui m'a le plus perturbé dans la soirée.

Le fait de découvrir que subitement, ses 25 contacts ne m'étaient plus accessibles ?

Ou la réception de son SMS, totalement improbable, comme tout le reste : «En faisant une fausse manipulation, j'ai effacé tous mes SMS... Peux-tu me les renvoyer sur gmail stp ? Besos mio novio» (ndlr : Bisous mon fiancé en Espagnol)

 

L'appel de son portable, et le fait de tomber directement sur son répondeur, m'a rassuré quant au fait qu'elle était toujours aussi injoignable que les autres jours...

 

Enfin une certitude à laquelle je m'étais habitué...

 
Le même jour, un certain DSK annonçait à une France voyeuse, et inquiète, que non, il n'avait violé personne.

vendredi 19 juillet 2013

desperate housewives


12/05/2011

 

J’étais en voiture lorsque qu’elle m’avait appelé. Il faisait incroyablement beau en cette moitié du mois de mai, et je pestais nonchalamment d’avoir à aller à un entretien en plein Paris en costard/Cravate.

 

Une main sur le volant, l’autre tenant mon téléphone à l’oreille, je l’écoutais me raconter son histoire.

 

Je pouvais sentir sa colère et sa rancœur au téléphone.

Son manque de sommeil aussi.

Sa voix tremblait.

Elle était incroyablement triste, tout en tentant (en vain) d’être forte malgré tout…

 

Elle m'a dilué mot par mot quelques détails supplémentaires à l’histoire avouée auparavant sous gtalk... Le dénouement de cette soirée immonde.

Mais elle était encore sous le choc.

Elle ne voulait pas trop en parler, de peur d’exploser en larmes.

Elle ne voulait pas non plus que je la sente fragile.

Alors nous avons parlé d’autre chose.

 

Et puis je ne sais pourquoi, nous avons été amenés à reparler du lapin qu'elle avait fait à Alienor, la veille.

Du fait qu'on avait été deux à remettre en cause son existence physique.

Du fait qu’elle avait la chance de prouver par A plus B son existence, tellement de fois remise en cause ces derniers jours, tant par l’un que par l’autre.

Du fait qu’elle avait échoué.

 

Elle n'a pas aimé cet instant de doute chez moi.

Cet instant qui durait pourtant depuis bientôt 6 mois.

Elle n’a vraiment pas aimé.

 

J'ai d'ailleurs bien cru, qu'elle ne m’en reparlerait plus.

Qu’elle ne me reparlerait plus.

 

J’étais à l’entrée d’une bouche de métro, espérant remonter le temps pour arriver à l’heure à mon entretien lorsqu’elle m’a expliqué, larmoyant à moitié, que si effectivement, « nous » doutions de son existence, alors je ne valais pas le coup d’être son amoureux, et elle ne voulait plus être « mon amoureuse ».

« C’est fini entre nous » quelque chose comme ça.

 

J’étais donc à l’entrée de métro.

Transpirant dans mon costard cravate. En retard.

Avec le cœur brisé.

 

Quel idiot, j'avais été de lui parler de ça, à ce moment tellement critique pour elle...

Mais une fois de plus... Ma franchise...

 

Moi et ma putain de franchise. Elle finira par me perdre un jour.

 

Je suis arrivé en retard à mon entretien. Comme il fallait s’y attendre.

Prétextant un retard à cause d’un problème sur le métro, cette excuse toute aussi bidon soit-elle est passée comme une lettre à la poste.

 

L’entretien était pour un poste à Boulogne Billancourt, pour une société dans la communication.

2 femmes me recevaient.

Sans doute une commerciale, la petite trentaine, et une DRH, la cinquantaine bien tassée.

Une présentation de mon parcours sans faute. Comme je les maitrisais.

 

Alors que je me levais après la fin du premier entretien pour aller chercher de l’eau, j’avais cru entendre, lorsqu’elles s’étaient isoler pour « débriefer » que la personnalité était bonne, et autres éloges dans le genre.

L’entretien s’était prolongé, afin de me parler de la mission qui m’était proposé.

 

Je n’avais que Veronica en tête.

J’espérais qu’elle me rappellerait… Qu’on se reparlerait, que sa situation s’arrangerait.

 

Je ne sais pas dans quel instant d’incertitude, « d’humour » noir, lorsque suite à la présentation de la mission, juste d’avant d’aborder la partie « tests techniques » (test décrit comme n’étant pas éliminatoires dans un premier temps, alors qu’ils l’étaient devenus le lendemain…), après avoir refusé pour la seconde fois un café (il devait être aux alentours de 19h30, et passé 16h, les cafés, ça m’empêchent de m’endormir convenablement), car l’ambiance avait l’air « bon enfant », j’ai lâché un timide mais maitrisé : « Pas de petit café mais un petit rail de coke si vous avez je suis preneur ! »

Ah, ah.

 


Je ne me doutais pas de la connerie que je venais de faire. Mais bon, on fait des conneries qu’on regrette plus tard… Celle-ci, je l’ai regretté lorsque le lendemain je recevais dans ma boite email un message de mon responsable : « tu as loupé la mission d’hier. Il paraitrait que tu as demandé un ‘rail de coke’, qui était éliminatoire. C’est intolérable. Appelle-moi de toute urgence.».

Ambiance.

 

Mais la soirée d’après entretien avait été mouvementée malgré tout.

 

J’avais tenté de joindre Veronica plusieurs fois au téléphone, mais sans réponse.

SMS de « je suis sorti de l’entretien ».

SMS de « je suis bien arrivé chez moi, comment vas-tu ? »

E-mail, gtalk, elle n’était visiblement pas connectée.

Ou alors, en mode invisible, comme elle avait l’habitude de l’être.

 

Et puis, elle a fini par se connecter.

Incroyablement froide, comme elle savait l’être.

 

-       Je suis content de te voir connectée.

-      

-       Je ne peux pas te dire « ça va »,

-       Non.

-       je ne peux pas te dire « je peux t’appeler »,

-       Non.

-       je ne peux pas te dire « m’en veux-tu »…

-       Non.

-       Je suis juste content que tu me répondes.

-      

-       Tu es à l’hôtel ?

-       Non.

-       Bon, tu ne veux pas plus me parler… Tu es occupé peut être ?

-       Non. Je regarde « desperate housewife », sur canal.

-       Tu es chez Marco ?

-       Non. Chez moi.

-       Chez toi…

-       Prise de guerre.

-       Tu as un nouveau chez toi ?

-       Non. J’ai fait venir un serrurier.

-       Chez Marco ?

-       Chez MOI.

-       Chez TOI anciennement l’appartement avec lequel tu étais avec Marco ?

-       C’est ça.

-       Et Marco est au courant ? ou pas encore ?

-       Hier je suis venue, et il n’était pas là. Alors j’ai fermé à clé, et laissé la clé sur la serrure et il n’a pas pu rentrer et ce matin j’ai fait venir un serrurier.

-       Il n’a pas insisté vu que tu étais à l’intérieur ? te demander de retirer la clé ?

-       Si, un peu. Mais je lui ai dit que j’appellerais les flics.

-       Et les flics, ne lui auraient pas donné raison ? Qu’un mec veuille rentrer chez lui ?

-       Et chez moi aussi. Il y a toutes mes affaires, et j’ai une main courante. S’il me touche…

-       Tu as demandé au serrurier de s’occuper de la penderie aussi j’imagine ?

-       Oui aussi.

-       Bonne nouvelle. Bon, il a toujours les clés de ta voiture, et de chez Wendy (la copine chez qui elle s’était réfugiée au tout début de notre histoire).

-       Oui

-       Ma pauvre… je te sens sur les rotules… ou alors tu continues à m’en vouloir terriblement. Ou les deux….

-       Non je regarde la télé. Ça fait longtemps que je n’avais pas regardé.

-       Donc tu n’as pas envie que je t’appelle par exemple ?

-       … Non pas ce soir. Peut-être demain.

-       Ok. Ce n’est pas un « non plus jamais », c’est déjà ça…

-       Qu’est-ce que ça peut faire puisque tu crois que je n’existe pas ? Je croyais qu’on avait déjà eu cette conversation il y a plusieurs mois…

-       Il y a plusieurs mois, Aliénor n’était pas au pied de chez toi à attendre une amie pour l’aider à passer une mauvaise passe. Elle voulait t’emmener et te déposer chez moi après… si tu avais été consentante bien sûr…

-       Je n’étais pas en état de voir qui que ce soit.

-       Dans ce cas, pourquoi m’as-tu demandé qu’elle vienne ? Je voudrais tant t’aider bébé… oui, je t’appelle « bébé » même si tu ne veux plus… (souvenir de la conversation de l’après-midi, durant lequel elle m’avait interdit de l’appeler comme ça, vu que je ne croyais « plus » en elle)

-      

-       Dans le pire des cas, tu viendras me frapper pour que je ne t’appelle pus comme ça…

-       Je ne suis pas violente habituellement.

-       Je n’ai pas envie que tu le sois… et je n’ai pas envie d’être violent avec toi…

-       Sûrement. Mais tes mots m’ont fait plus mal que ses coups…

-       Alors quoi ? je te laisse du temps pour digérer ?

-      

-       Je suis franc, toujours trop franc. C’est mon défaut. C’était clair dans ma tête pour ton existence… et j’avoue que oui, l’histoire avec Aliénor m’a fait douter…

-       Je dois résoudre mes problèmes d’abord.
Oui je me doute. J’aimerais que tu comprennes que… je suis avec toi

-       Avec moi ? Que veux-tu dire ?

-       Par la pensée, à défaut de l’être pour de vrai…

-       Ah, c’est gentil. J’aimerais pouvoir faire plus pour toi… Vraiment…

-       Arrête de douter de moi. Ça m’aidera. « Vraiment ».

-       Dire que j’ai vu un taxi, hier soir, vers 1h15, s’arrêter, et faire demi-tour. Je me suis dit « c’est elle mais… elle a décidé que ça ne serait pas ce soir...

-       … 

-       Je t’embête, tu préfères peut-être regarder ton film ?

-       Je peux faire les deux.

-       Je prends ça pour un « non, tu ne m’embêtes pas »

-       … Ton côté 80/20… (ponctué d’un petit smiley souriant)

-       80 pour la télé ?

-       Non. Pour ton extrapolation…

-       Bon, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué j’ai Internet (cela faisait plusieurs semaines que je me battais pour l’avoir, dans mon nouvel appartement…)

-       Non, je ne l’avais pas remarqué.

-       C’est pour ça que je te le dis. Tu sais, je sais que tu n’as pas envie de faire ça… Surtout avec ton visage du moment. Mais une simple photo de toi, avec un petit bout de papier, avec marqué dessus : « coucou bébé » m’aurait convaincu, définitivement. Voilà. Fin de sujet. Alors, Desperate Housewife ? c’est quelle saison ?

-       Ecoute. Si tu ne crois pas en moi, je préfère arrêter tout de suite parce que tu es un psychopathe, capable de t’accrocher à un rêve pendant des mois. Soit tu veux ouvertement me forcer la main et faire ce que je ne veux pas. Et en plus tu es monomaniaque. Psychopathe ou manipulateur ?

-       Je suis amoureux de quelqu’un que je n’ai jamais depuis 6 mois. Voilà la réalité.

-       Ou tu es « tellement » désespéré, que je suis ta béquille depuis 6 mois ? Je ne peux pas assumer ça. Pas en ce moment.

-       Ne suis-je pas ta béquille, depuis 6 mois ?

-       Aujourd’hui je ne peux pas t’aider ; Je suis amoureuse de toi, mais ce que tu me dis m’a fait douter de toi. M’aimes-tu, moi ? ou l’image que tu as de moi ? Avec les 80/20 que tu imagines pour boucher les trous ?

-       Je voudrais juste, que tu arrives à comprendre, que le doute est possible, tant pour toi que pour moi. Juste ça.

-       Oui, et qu’il peut l’être pour moi aussi. Tu lis mon blog. Tu couches avec une blonde. Tu m’as caché ton projet de Québec.

-       (…) Ecoute, aujourd’hui tu es ma chose positive. Très clairement. « ma petite fleur dans mon monde de merde ».

-       Alors dans ce cas, pourquoi doutes-tu de moi ?

-       Car tout ce qui t’arrive est tellement incroyable, que ça dépasse mon imagination. Je sais que ça te parait débile…

-       Et toi, tu n’es pas incroyable ? De t’accrocher à moi ? Pourquoi ? après tout ce que je t’ai fait ?

-       Car il y beaucoup de choses qui me plaisent chez toi.

-       Je suis si différente de toi, tu me l’as dit…

-       Et toi alors… je peux te retourner la question. Non ? Je suis si différent de toi, alors toi aussi, pourquoi t’accroches tu ?

-       Moi je crois en la magie d’un moment. Je crois à l’inexplicable, comme un destin, comme une fatalité.

-       J’y crois aussi tu vois… 80/20. C’est pareil pour mes doutes. 80 de certitudes, et 20 de doutes. Un combat de tous les jours…

-       Ou le contraire, quand ta ‘pouffe’ (ndlr : mon ex PC) te fait douter.

-       Ce n’est pas la ‘pouffe’, qui me fait douter. Ce sont les faits réels… je ne veux pas te manipuler, sincèrement… Tu sais que je suis tout ce qu’il y a de plus sincère, mais oui. Je n’ai pas compris pourquoi tu voulais voir Aliénor, et tu n’as plus voulu la voir une fois en bas de chez toi.

-       Parce qu’elle avait l’air trop sûre delle.

-       Elle venait pour t’aider, et tu l’as repoussé…

-       Brushing, fringues sympas, sac de marque… même obèse, elle a plus d’allure que moi.

-       On s’en fout de l’allure Veronica… Elle venait t’aider…

-       Avec mes yeux rouges, mes cheveux poisseux, et mon jean sale… Et ma crise de nerfs…

-       Penses-tu qu’elle t’aurait jugé ? d’une quelconque manière ?

-       Elle t’aurait dit que j’étais laide. Tu étais peut être caché non loin…

-       Non.

-       Je ne veux pas que tu me voies pas belle…

-       J’étais au boulot. Le cœur battant… Bébé, tu seras belle à mes yeux, car je sais une partie de ton histoire… 20% (ponctué d’un smiley)

-       Au boulot, ou caché… Quelque part le cœur battant.

-       J’étais au boulot.

-       Sûrement. Ou pas.

-       J’étais au boulot, mais je vois que tu veux arriver à me faire comprendre que toi aussi tu peux douter

-       (smiley souriant)

-       T’attendre… savoir que tu ne seras pas là pour mon dernier match ce week-end… que tu ne seras probablement pas là à mon concert début juin… ne pas savoir si je dois te parler de ma future semaine de vacances en juin… ou j’aimerais à aller plonger.

-       Ou me parler de ta relation avec toutes ces femmes qui t’entourent, et avec qui tu couches ?

-       Je ne couche avec personne depuis mon PC. Je t’attends. Je me « purge » seul.

-       Mais tu continues à la voir ?

-       Non. Je ne l’ai vu qu’une fois. Deux si on compte le rendez-vous.

-       A lui parler ? A échanger avec elle ?

-       Non (lui avais-je menti)

-       Moi aussi, je peux douter.

-       Et bien doute.

-       Tu voulais continuer avec elle, en attendant de me voir. Non ?

-       L’idée m’a traversé l’esprit… Mais un PC n’est pas un bouche-trou. Il y a un minimum de respect. Et la « baiser » en attendant que tu sois enfin « prête » est peu respectueux pour toi, et pour elle.

-       Et tu en as pour moi du respect ? Quand tu doutes de moi ?

-       Et toi ? Quand tu ne fais rien pour m’aider ? Quand tu décoches un Appareil photo numérique un soir à l’hôpital, que tu demandes à une infirmière de te prendre en photo… Mais c’est le seul moment où tu le fais ?

-       Je n’aime pas les photos. Et alors ? Tu m’as demandé des photos, je l’ai fait.

-       Tu n’aimes pas les photos… Tout en étant incroyablement photogénique. C’est moche le destin.

-       Tu aimes les photos, tout en étant pas photogénique. « c’est moche le destin », comme tu dis.

-       Merci pour le compliment… Comment se prendre une bonne claque pour ramener à la réalité… Je pensais que mes dernières photos (celles que je lui avais envoyées lorsqu’elle était à l’hôpital, qu’elle s’était empressée de montrer à sa grand-mère) te plaisaient…
-     C’est le cas. Mon film est fini. Je vais me coucher. Bonne nuit.