04/02/2011
Il
n’y a que moi qui me pensais célibataire. Pour elle, nous étions déjà ensemble.
Quelque chose avait déjà commencé, notre histoire. Histoire inexplicable, et
incompréhensible…Ni pour l’un, ni pour l’autre.
Encore
moins pour les autres…Amis, proches, famille, ou lecteurs/lectrices voyeurs de
nos blogs respectifs.
J’aimais
m’exhiber, dans ce journal « intime ». Même si le terme
« intime » peut encore faire rire…
Lorsque
j’étais enfant, j’ai longtemps minutieusement tenu un journal intime. Tellement
intime que j’invitais ma mère et mes amis à le lire. C’est donc naturellement
que lorsque la technologie l’a permis, je suis devenu blogueur, plus ou moins
influent.
Un
blog (ou web log soit journal du net), est un espace dans lequel chacun raconte
sa vie. Cela peut être orienté en mode professionnel, en mode
« régime/cuisine », en mode « journal d’ado avec des photos de
mes meilleures keupines », en
mode « photos érotiques d’un couple face à la routine », voire même
en mode « journal intime. Tout court ».
C’est
dans ce dernier mode que je sévissais.
C’est
une vraie drogue que d’écrire. Veronica, aussi était une droguée de la plume.
Ou plutôt du clavier.
J’ai
commencé à écrire à une période de ma vie durant laquelle, visiblement, le taf
passait loin derrière… J’écrivais des tartines, à peu près toute ma journée.
Avec le recul, c’en est même flippant de voir à quel point je me consacrais peu
à mon job…
Toutes
ces années d’écritures assidues (une note tous les jours, 4 ou 5 ans durant)
m’ont permis de créer pas mal de liens avec pas mal de monde.
De
me faire des amis… et d’en perdre également (pour ceux qui avaient le malheur
de tomber sur mon blog, et des notes où je les taillais violemment… ou ceux qui
n’étaient pas d’accord avec mes opinions sur la vie ou sur la politique…)
Pour
la plupart, je n’ai jamais eu l’opportunité ou la chance de les croiser
« In Real Life ». Pour les parisiens ou les parisiennes c’était assez
simple, mais pour ceux ou celles disséminés partout en France, c’était plus
compliqué.
Assez
tôt, j’ai sympathisé avec une Lyonnaise. Quelqu’un d’un peu spéciale, un peu rêveuse
dans son monde. Elle est rapidement devenue une correspondante au quotidien
avec laquelle je prenais plaisir à écrire tous les jours. Souvent, nos emails
tournaient plus à l’affrontement qu’autre chose… Mon côté intolérant face à une
personne un peu autiste dans l’âme finissait toujours par faire des étincelles.
Et puis ma vie m’a appris à être un peu plus tolérant, et à accepter pas mal de
différences.
Le
fait est que lorsque nous nous sommes connus, sur Internet, j’étais en couple. Elle
aussi.
Le
fait est que j’étais sur le point de l’être de nouveau. Et je n’aurais jamais
eu l’opportunité d’essayer un jour dans ma vie, le « sex friend ». Ou
« plan cul entre amis ».
C’est
d’elle que l’idée est venue…
Je
viendrais chez elle, on ferait connaissance… Et puis peut être qu’elle me
montrerait ses derniers bas, que je la prendrais en photo, et la séance
glisserait petit à petit en une partie de cul, histoire de profiter tous les
deux de notre célibat.
De
la « baise » entre amis, avec ce qu’il faut de tendresse, sans prise
de tête, c’était un beau programme. Le tout entre 2 visites de sa ville.
Une
simple rencontre entre 2 amis de mails de 4 ans d‘âge, passionnés d’écriture.
Toujours prêt à s’écouter l’un l’autre, et surtout très régulièrement prêt à se
chamailler.
Je
n’ai pas mis longtemps à être convaincu. L’occasion était trop belle.
Le
rendez-vous avait été planifié le week-end qui précéderait le retour de Veronica,
soit le week-end du 20 février. Une semaine avant le retour planifié, du 28
février, week-end durant lequel, enfin je rencontrerais Veronica.
« Tu
n’as pas l’impression de la tromper en faisant ça ? » m’a-t-on plusieurs
fois demandé dans mon entourage…
Le
sujet avait été également abordé avec Veronica, qui, au début de nos échanges
par mails et au téléphone, m’avait expliqué qu’elle acceptait que je puisse
avoir des aventures, dès lors que ça ne soit que physique et qu’elle le savait.
Pas
de sentiment.
Étonnant
pour une femme qui avait vécu les 10 dernières années de sa vie à supporter
l’adultère de son ex copain.
Et
puis, pour tromper quelqu’un, il faut être avec quelqu’un.
A
partir de quand, « sommes-nous avec quelqu’un » ?
Être
au téléphone, virtuellement, ou être juste assez proche d’une personne pour
l’entendre susurrer des mots d’amour, des souffles d’excitations sexuelles ou
autres promesses d’un avenir conjugué à deux, ce n’était pas selon moi,
« être » avec quelqu’un.
Avec
le recul, j’aurais eu beaucoup de mal à la supporter l’imaginant avec quelqu’un
d’autre que moi…
C’était
« peut être bientôt être avec quelqu’un ». « ou pas ».
Et
puis, si comme elle le prétendait, elle était bien la femme de ma vie qu’elle
envisageait devenir, alors il me fallait, au moins une fois dans ma vie,
« consommer » ce que tant d’autres personnes désignaient sous le
terme « Plan cul » ou « sexfriend ».
Bon.
« Il me fallait »… Non, ce n’est pas le bon terme… juste
« j’avais besoin » de connaitre ce à quoi ça ressemblait.
Avec
le recul, je dois bien admettre ne jamais avoir réussi à poser la différence
entre « Plan cul » (ou PC), et « sexfriend » (un coup d‘un
soir n‘étant pas dans ma définition du plan cul…).
Une
histoire d’affection ? Du fait qu’un PC ne fait que baiser, alors qu’un
sexfriend pourra faire d’autres choses ? Ou peut-être tout simplement que le
terme « PC » est trop sec, trop orienté cul à proprement parlé.
Bref.
Tout
était planifié, mes billets de train commandés, et je n’avais qu’une hâte,
c’était de prendre mon train vendredi soir, pour passer un bon petit week-end.
Elle
était impatiente de me voir. Et peut-être de glisser.
Aussi
impatiente que moi j’étais excité.
Par
le concept surtout…
Mais
c’était compter sans la « bonne nouvelle » dont Veronica m‘a fait
part, au téléphone, un samedi soir alors que j’étais seul dans mon grand
appartement vide…
«J’ai
une bonne surprise pour toi. Mon ex m’a appelé pour me dire qu’il avait
réussi à se libérer une semaine, et qu’il souhaitait venir me rejoindre en
Argentine, afin qu’on passe à 3 la dernière semaine, avec sa fille. M’étant
engagé avec toi, je lui ai répondu que s’il voulait venir une semaine avec sa
fille, alors il la récupérerait, mais que moi, je retournerais en France, afin
de voir mon prince charmant qui m’attend depuis trop longtemps. Du coup, je
serais là le week-end prochain. C’est génial non ? »
Génial.
C’était
le mot.