25/04/2011
Oui,
j’étais rentré.
Nous
avions échangé quelques mails. Des mails assez importants, dans lesquels je lui
précisais que le rendez-vous n’aurait pas lieu dans le bar initial (celui-ci
étant sûrement fermé pour cause de jour férié et fermé de toute façon tous les
lundis), mais dans un autre bar un peu plus classe.
Mais
j’avais bien senti, qu’elle ne lisait que la moitié des mails.
Elle
viendrait. Terrorisée qu’elle était. Mais elle viendrait.
Elle
ne resterait cependant pas bien longtemps. 2 heures au maximum.
En
effet, sa grand-mère venait de faire une mauvaise chute, elle devait se faire
opérer de la hanche, et Veronica tenait absolument être là à son réveil.
Mais
elle viendrait, cette fois-ci.
Son
dernier email le confirmait : « Je pars ».
Ça
y est. Enfin, j’allais la voir.
La
découvrir.
La
connaitre.
Je
n’étais pas revenu pour rien de ma province natale…
Elle
arrivait.
J’ai
salué mes amis, chez qui je jouais aux cartes en attendant l’heure fatidique,
« bon et bien, vous finirez sans moi, car je pense que je ne reviendrais
pas… On a trop de choses à vivre maintenant que notre histoire va
commencer… »
Ils
se sont marrés. Avec le recul je ne sais pas si c’est par rapport à cette
phrase, ou par rapport au fait qu’ils connaissaient une partie de l’histoire,
et qu’ils supposaient qu’une fois de plus, on ne se verrait pas…
Je
me suis rendu au lieu de rendez-vous, à pied.
Angoissé
de stress.
Le
cœur battant, de peur, et d’appréhension. D’excitation aussi.
Je
suis arrivé au dernier lieu de rendez-vous énoncé, mais elle n’était pas encore
là. Elle ne tarderait pas.
Je
lui ai envoyé un SMS, pour lui dire que j’étais « dans la place », et
que je l’attendais.
Et
que j’étais impatient.
Je
me suis installé à l’intérieur. La terrasse était trop bruyante, pour une
première rencontre en tête à tête.
J’ai
commandé un Orangina, que je me suis versé.
Afin de ne pas trop penser aux quarts d’heures qui défilaient sans qu’elle arrive, je me suis concentré sur la télé. Il y avait du billard Américain.
J’étais
comme hypnotisé. J’avais besoin de penser à autre chose… Qu’à elle, qu’à nous.
Un
premier quart d’heure est passé.
Un
premier SMS est parti.
Un
second quart d’heure est passé.
J’ai
alors essayé de la joindre… Mais son téléphone était débranché. Comme toujours.
Quoi
de plus logique, que de débrancher son téléphone, le jour d’une rencontre…
Le
serveur m’a demandé si l’Orangina n’était pas bon, car je n’y avais pas touché
depuis maintenant plus de trente minutes…
« Non,
non, tout va bien. C’est juste… que quelque chose a du mal à passer ».
Le
troisième quart d’heure est passé.
Un
des joueurs à la télé a fini par battre l’autre.
J’ai
pris en photo mon ticket de bar, comme pour « figer » le temps. Comme
pour une preuve, pour moi-même, peut être aussi pour elle, comme quoi j’étais
bien là, au dit rendez-vous, au cas où elle me dirait qu’elle était venue, mais
moi non.
Preuve
qu’elle n’était pas là.
Pas
dans le bar dans lequel nous nous étions donné rendez-vous. Ou peut-être
était-elle venue, mais que je ne l’avais pas reconnue… Car, complètement
différente de ses photos…
Un
énième lapin. Une fois de plus.
Une
fois de plus, j’avais cru en quelque chose. J’avais imaginé, qu’elle serait
pourtant là. Mais elle n’était pas là.
Une
fois de plus, j’avais eu tort. Comme toutes les autres fois…
Comme
toutes les autres fois, tous les autres avaient raison : elle ne viendrait
pas.
Le
quatrième quart d’heure, est arrivé, lui. Aussi ponctuel que les 3 autres.
Une
heure.
Une
heure de retard.
Elle
ne viendrait plus.
Peut-être
qu’elle n’avait jamais envisagé de venir.
Peut-être
n’existait elle pas.
Peut-être
avait-elle eu un accident de voiture…
Peut-être
avait-elle eu un contretemps, sans possibilité de me joindre.
Peut-être
avait-elle été kidnappée, par des malfaiteurs ou des extra-terrestres… Comme la
sœur de Mulder.
Les
« peut-être » potentiels se multipliaient dans ma tête… Mais je n’y
croyais plus vraiment.
J’ai
envoyé un SMS à mes amis de carte, pour savoir s’ils étaient toujours prêts à
m’accueillir pour finir la partie commencée plus tôt dans la journée.
Bien
évidemment que j’étais le bienvenu.
Après
un passage dans le mac do du coin, mon menu « 280 » à emporter à la
main, j’arrivais chez mes amis.
Non
sans penser à Pierre Palmade, j’ai tout de suite mis les choses au clair pour
détendre tout le monde :
« Le premier qui fait un seul commentaire,
je lui en colle une, et je me barre. »
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