jeudi 20 juin 2013

Le Lapin de Paques


25/04/2011

Oui, j’étais rentré.

Nous avions échangé quelques mails. Des mails assez importants, dans lesquels je lui précisais que le rendez-vous n’aurait pas lieu dans le bar initial (celui-ci étant sûrement fermé pour cause de jour férié et fermé de toute façon tous les lundis), mais dans un autre bar un peu plus classe.

Mais j’avais bien senti, qu’elle ne lisait que la moitié des mails.

 

Elle viendrait. Terrorisée qu’elle était. Mais elle viendrait.

Elle ne resterait cependant pas bien longtemps. 2 heures au maximum.

En effet, sa grand-mère venait de faire une mauvaise chute, elle devait se faire opérer de la hanche, et Veronica tenait absolument être là à son réveil.

Mais elle viendrait, cette fois-ci.

 

Son dernier email le confirmait : « Je pars ».

 

Ça y est. Enfin, j’allais la voir.

La découvrir.

La connaitre.

 

Je n’étais pas revenu pour rien de ma province natale…

Elle arrivait.

 

J’ai salué mes amis, chez qui je jouais aux cartes en attendant l’heure fatidique, « bon et bien, vous finirez sans moi, car je pense que je ne reviendrais pas… On a trop de choses à vivre maintenant que notre histoire va commencer… »

Ils se sont marrés. Avec le recul je ne sais pas si c’est par rapport à cette phrase, ou par rapport au fait qu’ils connaissaient une partie de l’histoire, et qu’ils supposaient qu’une fois de plus, on ne se verrait pas…

 

Je me suis rendu au lieu de rendez-vous, à pied.

Angoissé de stress.

Le cœur battant, de peur, et d’appréhension. D’excitation aussi.

 

Je suis arrivé au dernier lieu de rendez-vous énoncé, mais elle n’était pas encore là. Elle ne tarderait pas.

Je lui ai envoyé un SMS, pour lui dire que j’étais « dans la place », et que je l’attendais.

Et que j’étais impatient.

 

Je me suis installé à l’intérieur. La terrasse était trop bruyante, pour une première rencontre en tête à tête.

 

J’ai commandé un Orangina, que je me suis versé.


Afin de ne pas trop penser aux quarts d’heures qui défilaient sans qu’elle arrive, je me suis concentré sur la télé. Il y avait du billard Américain.

 

J’étais comme hypnotisé. J’avais besoin de penser à autre chose… Qu’à elle, qu’à nous.

 

Un premier quart d’heure est passé.

Un premier SMS est parti.

 

Un second quart d’heure est passé.

J’ai alors essayé de la joindre… Mais son téléphone était débranché. Comme toujours.

Quoi de plus logique, que de débrancher son téléphone, le jour d’une rencontre…

Le serveur m’a demandé si l’Orangina n’était pas bon, car je n’y avais pas touché depuis maintenant plus de trente minutes…

« Non, non, tout va bien. C’est juste… que quelque chose a du mal à passer ».

 

Le troisième quart d’heure est passé.

Un des joueurs à la télé a fini par battre l’autre.

J’ai pris en photo mon ticket de bar, comme pour « figer » le temps. Comme pour une preuve, pour moi-même, peut être aussi pour elle, comme quoi j’étais bien là, au dit rendez-vous, au cas où elle me dirait qu’elle était venue, mais moi non.

Preuve qu’elle n’était pas là.

Pas dans le bar dans lequel nous nous étions donné rendez-vous. Ou peut-être était-elle venue, mais que je ne l’avais pas reconnue… Car, complètement différente de ses photos…

Un énième lapin. Une fois de plus.

Une fois de plus, j’avais cru en quelque chose. J’avais imaginé, qu’elle serait pourtant là. Mais elle n’était pas là.

Une fois de plus, j’avais eu tort. Comme toutes les autres fois…

Comme toutes les autres fois, tous les autres avaient raison : elle ne viendrait pas.

 

Le quatrième quart d’heure, est arrivé, lui. Aussi ponctuel que les 3 autres.

Une heure.

Une heure de retard.

Elle ne viendrait plus.

 

Peut-être qu’elle n’avait jamais envisagé de venir.

Peut-être n’existait elle pas.

Peut-être avait-elle eu un accident de voiture…

Peut-être avait-elle eu un contretemps, sans possibilité de me joindre.

 

Peut-être avait-elle été kidnappée, par des malfaiteurs ou des extra-terrestres… Comme la sœur de Mulder.

 

Les « peut-être » potentiels se multipliaient dans ma tête… Mais je n’y croyais plus vraiment.

 

J’ai envoyé un SMS à mes amis de carte, pour savoir s’ils étaient toujours prêts à m’accueillir pour finir la partie commencée plus tôt dans la journée.

Bien évidemment que j’étais le bienvenu.

 

Après un passage dans le mac do du coin, mon menu « 280 » à emporter à la main, j’arrivais chez mes amis.

Non sans penser à Pierre Palmade, j’ai tout de suite mis les choses au clair pour détendre tout le monde :
« Le premier qui fait un seul commentaire, je lui en colle une, et je me barre. »

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