vendredi 28 juin 2013

l'aveu du garçon


26/04/2011

Elle me cuisinait, comme elle savait bien le faire, oubliant le fait qu’elle m’avait juste mis un gros lapin quelques heures auparavant.

Mais c’était néanmoins son angoisse permanente. Pour ne pas dire « existentielle » : est-ce que j’avais couché avec une nana ou pas.

 

« Ne me mens pas… Tu as quelqu’un. Je le sens dans mon ventre, dans mon cœur. J’ai un nœud dans le ventre, je suis terriblement angoissé.»

 

Pour resituer, elle, elle vivait toujours chez son ex.

Et moi, je me faisais charcuter la tête d’avoir « peut-être » eu une aventure.

Mon comportement avait changé… Ce trip « plan cul » par mail, qui avait précédé le week-end de pâques, selon elle, cela ne me ressemblait pas.

 

« Je veux appeler tes coéquipiers de vendredi dernier, pour être sûr que tu étais bien à l’entrainement avec eux ».

 

La paranoïa montait petit à petit.

« Et si je demande à Aliénor si tu as une maitresse, elle me le confirmera ? Tu es un menteur. Tu me dégoûtes. Je te mettrais le nez dans la merde, compte sur moi. Je prendrais mon temps… mais je te mettrais le nez dans ta merde. »

 

Et puis à la colère, a succédé le désespoir…

« J’en ai marre de te rater, marre de ma vie de merde, marre de mes responsabilités… Ecoute, tu as bien avoué que tu lisais mon blog, alors pourquoi ne m’avoues tu pas, que tu vois quelqu’un ? »

 

Et puis, de fil en aiguille, on est entré dans une sorte de « jeu de la vérité ».

Durant lequel elle s’est mise à avouer :

-        Je ne te cache rien. Juste, je ne te dis pas tout. (…) Je ne te parle pas des choses moches que je souhaite oublier, et qui abîmeraient notre relation, et que tu n’as pas besoin de savoir… Et toi, que me caches-tu ?

-       Et toi, sur quoi reposes-tu tes soupçons ?

-       Mon intuition. Ton attitude.

-       Mon attitude ?

-       Sur la défensive…

-       Tu pars un vendredi matin en me mailant, je n’ai pas de news de toi du week-end, et c’est mon attitude qui te parait bizarre ? Tu sais, je suis quelqu’un de très naïf, et je pense que tu es une manipulatrice. Aliénor me l’a confirmé.

-       Aliénor ? Elle est bien trop intelligente pour se faire manipuler. (…) Je n’utilise pas les techniques de manipulation avec toi, même si je les connais.

-       Quelque chose ne tourne pas rond chez toi. Tu as un salaire de ministre, mais tu as un vieux téléphone qui ne tient pas la charge, le tout avec un forfait rechargeable mobicarte d’étudiant…

-       Ecoute, mon portable était dans mon sac de voyage… Pas une seconde j’ai pensé que tu n’étais pas là. J’étais si anxieuse, et stressée de te voir… Et comment faisaient les gens, il y a 10 ans, sans portable ? (…)

 

Ce tchat, a été interrompu par la visite du médecin, pour sa grand-mère. Car elle était, tout du moins elle disait bien être dans une clinique en Argentine, à espérer que sa grand-mère, une fois opérée de la hanche, se réveille dans de bonnes conditions.

 

Quelques instants plus tard la conversation continuait…

 

-       Ecoute, soit tu es avec moi, soit tu es contre moi, car les jours qui vont venir risquent d’être un peu durs. Si tu penses que les choses ne sont pas possibles entre nous, ou que je n’en vaux pas le coup, on arrête maintenant et les choses sont claires.

-       Ecoute, je ne comprends pas quelque chose. Tu m’as dit que tu avais appelé Marco, puis tu m’as envoyé un SMS, puis je t’ai appelé. Mais tu as fui ma voix. Non ?

-       Non, je n’ai pas fui ta voix. Mais le portable s’est éteint au moment où j’ai reçu ton SMS. Je n’ai pas pu le rallumer.

-       Juste après une conversation avec Marco durant laquelle il marchait bien ?

-       Oui.

-       Et tu vas encore me dire, que tu n’as pas voulu m’appeler 2 semaines durant, pendant tes vacances pour cause d’isolement ? C’est bien ça ?

-       Oui. Tu m’en veux à cause de ça ?

-       Non. J’essaie de comprendre. Pourquoi mon amoureuse, qui se plaint d’être si loin de moi, ne s’est à aucun moment plaint, de ne pas avoir pu papillonner durant les 2 dernières semaines qui se sont écoulées.

-       Je n'ai pas envie de me retrouver à faire l'amour avec toi par téléphone  et on va vers ça. Je n'aime pas qu'on s'excite au téléphone.

 

C’est à ce moment, que la notion de « sexe 2.0 » m’a explosé au visage.

Elle me l’a expliqué, mot après mot. Notion après notion. Concept après concept.

Le sexe 2.0… mais aussi les « choses moches dont elle ne voulait pas me parler ».

 

Elle était « l’esclave » de Marco.

Et seul lui, pouvait « l’adouber » de ce lien entre eux.

 

BDSM.

 

Il voulait absolument la rabaisser, l’humilier, pour être sûr, qu’à l’agence, c’était toujours lui qui tenait les rênes.

Et elle, elle jouait le jeu.

Et était donc, son esclave.

 

Est-ce que ça lui plaisait ? Ou pas ? Elle ne l’a pas dit.

Peut-être que cela dépendait du moment… Peut-être que parfois ça lui plaisait.

Ou pas. C’était son passé, celui-là même dont elle ne voulait pas me parler.

 

Il lui avait fait la promesse, de ne plus être son esclave, si elle ne lui « quémandait » plus de continuer à faire du sexe ensemble.  

C’était donc ça le deal.

 

Elle avait tenu, les deux semaines qui avaient précédés.

S’endormant dans son lit.

Faignant de dormir lorsqu’il se couchait.

Se couchant souvent avant lui…

 

Elle n’était plus avec lui dans sa tête.

C’était clair à priori dans sa tête, mais, pour Marco, ce n’était pas encore très clair.

«Si j’accepte de rejouer, alors je suis de nouveau son esclave. Car il est mon maître ».

 

Et puis après cette grande révélation, sur le sexe 2.0 et tout ce qu’elle me cachait, on a reparlé de sa phobie, de mon PC, de son rêve prémonitoire.

De son intuition.

Elle a continué à me cuisiner, m’épuisant moralement un peu plus, phrase après phrase.

Méthodique, et stratégique.

Je sentais néanmoins à travers ses mots, la fragilité de son âme, l’incroyable tension de son état.

 

Pourtant, pourtant elle m’avait dit, elle m’avait dit que peu importait de faire un écart de conduite, d’aller en voir une autre, soit pour une attirance physique, soit par une attirance morale, dès lors que les 2 n’allaient pas de pair.

 

Si elle m’en avait parlé, c’était bien qu’elle l’acceptait… Qu’elle était consciente, que ça pouvait arriver, même si pour le coup, nous n’étions toujours pas « ensemble ».

Pas ensemble dans la vie, et pourtant… Nous l’étions déjà en partie…

 

-        Alors si tu as un plan cul, tu peux me le dire. Je ne t’en voudrais pas. 

-       Pourquoi, pourquoi durant ces 2 semaines tu es partie loin de moi… Pourquoi tu n’es pas venue… pourquoi n’ai-je pu gouter tes lèvres…

-       Ce ne devait pas être le bon moment. C’est tout.

-       Est-ce que ce sera seulement un jour le moment ?

-       je ne suis pas une fille que tu vas prendre vite fait par derrière et qui va « prendre cher »

-       Crois-tu que je sois un mec  qui se prend 2 vents ? un premier pour cause de malaise vagal et un second pour cause de "mauvaise interprétation d'email/de SMS car « je n'aime pas le téléphone ? "  sans mot dire ? et sans maudire ?

-       ok tu as dit mot et tu as maudit.  Et maintenant ?

-       Et maintenant ?

-       Comment s'appelle ton plan cul ? Continueras-tu à la voir ?

-       Non par défaut c'est un plan cul. Elle ne cherche pas de sentiments. Moi non plus.

-       Penses-tu à moi quand tu lui « mets » cher ?

-       Je ne pense à rien. Je jouis.  C’est tout.  Sauvagement. Bestialement. Je me libère de tous ces mois d'attente d'avec toi. Regrettant que tu ne sois pas à sa place...

-       Mais tu ne l'aimes pas n'est-ce pas ?

-       Non.

-       pas de sentiments ?

-       Aucun. du sexe

-       Et moi, tu m'aimes un peu ?

-      

 

S’en est suivi un questionnaire précis et inquisiteur de sa part, sur combien de fois je l’avais vu, combien de fois on l’avait fait, est ce que j’allais la revoir, etc, etc.

 

Puis elle a conclu la conversation par cette phrase :

- Ecoute je vais digérer tout ça. Je suis assommée. Je ne sais pas comment j'ai deviné. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit vrai.

 

Elle se rendait compte, que moi aussi, je ne lui disais pas tout, pour la protéger.

Je me sentais mieux, de ne plus avoir ce lourd poids à porter.

 
Elle, elle était juste décomposée.

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