mardi 30 avril 2013

Tentative de plan cul


04/02/2011

Il n’y a que moi qui me pensais célibataire. Pour elle, nous étions déjà ensemble. Quelque chose avait déjà commencé, notre histoire. Histoire inexplicable, et incompréhensible…Ni pour l’un, ni pour l’autre.

Encore moins pour les autres…Amis, proches, famille, ou lecteurs/lectrices voyeurs de nos blogs respectifs.

 

J’aimais m’exhiber, dans ce journal « intime ». Même si le terme « intime » peut encore faire rire…

 

Lorsque j’étais enfant, j’ai longtemps minutieusement tenu un journal intime. Tellement intime que j’invitais ma mère et mes amis à le lire. C’est donc naturellement que lorsque la technologie l’a permis, je suis devenu blogueur, plus ou moins influent.

 

Un blog (ou web log soit journal du net), est un espace dans lequel chacun raconte sa vie. Cela peut être orienté en mode professionnel, en mode « régime/cuisine », en mode « journal d’ado avec des photos de mes meilleures keupines », en mode « photos érotiques d’un couple face à la routine », voire même en mode « journal intime. Tout court ».

 

C’est dans ce dernier mode que je sévissais.

 

C’est une vraie drogue que d’écrire. Veronica, aussi était une droguée de la plume. Ou plutôt du clavier.

 

J’ai commencé à écrire à une période de ma vie durant laquelle, visiblement, le taf passait loin derrière… J’écrivais des tartines, à peu près toute ma journée. Avec le recul, c’en est même flippant de voir à quel point je me consacrais peu à mon job…

Toutes ces années d’écritures assidues (une note tous les jours, 4 ou 5 ans durant) m’ont permis de créer pas mal de liens avec pas mal de monde.

De me faire des amis… et d’en perdre également (pour ceux qui avaient le malheur de tomber sur mon blog, et des notes où je les taillais violemment… ou ceux qui n’étaient pas d’accord avec mes opinions sur la vie ou sur la politique…)

 

Pour la plupart, je n’ai jamais eu l’opportunité ou la chance de les croiser « In Real Life ». Pour les parisiens ou les parisiennes c’était assez simple, mais pour ceux ou celles disséminés partout en France, c’était plus compliqué.

 

Assez tôt, j’ai sympathisé avec une Lyonnaise. Quelqu’un d’un peu spéciale, un peu rêveuse dans son monde. Elle est rapidement devenue une correspondante au quotidien avec laquelle je prenais plaisir à écrire tous les jours. Souvent, nos emails tournaient plus à l’affrontement qu’autre chose… Mon côté intolérant face à une personne un peu autiste dans l’âme finissait toujours par faire des étincelles. Et puis ma vie m’a appris à être un peu plus tolérant, et à accepter pas mal de différences.

 

Le fait est que lorsque nous nous sommes connus, sur Internet, j’étais en couple. Elle aussi.

Le fait est que j’étais sur le point de l’être de nouveau. Et je n’aurais jamais eu l’opportunité d’essayer un jour dans ma vie, le « sex friend ». Ou « plan cul entre amis ».

 

C’est d’elle que l’idée est venue…

Je viendrais chez elle, on ferait connaissance… Et puis peut être qu’elle me montrerait ses derniers bas, que je la prendrais en photo, et la séance glisserait petit à petit en une partie de cul, histoire de profiter tous les deux de notre célibat.

De la « baise » entre amis, avec ce qu’il faut de tendresse, sans prise de tête, c’était un beau programme. Le tout entre 2 visites de sa ville.

Une simple rencontre entre 2 amis de mails de 4 ans d‘âge, passionnés d’écriture. Toujours prêt à s’écouter l’un l’autre, et surtout très régulièrement prêt à se chamailler. 

 

Je n’ai pas mis longtemps à être convaincu. L’occasion était trop belle.

 

Le rendez-vous avait été planifié le week-end qui précéderait le retour de Veronica, soit le week-end du 20 février. Une semaine avant le retour planifié, du 28 février, week-end durant lequel, enfin je rencontrerais Veronica.

 

« Tu n’as pas l’impression de la tromper en faisant ça ? » m’a-t-on plusieurs fois demandé dans mon entourage…

 

Le sujet avait été également abordé avec Veronica, qui, au début de nos échanges par mails et au téléphone, m’avait expliqué qu’elle acceptait que je puisse avoir des aventures, dès lors que ça ne soit que physique et qu’elle le savait.

 

Pas de sentiment.

Étonnant pour une femme qui avait vécu les 10 dernières années de sa vie à supporter l’adultère de son ex copain.

 

Et puis, pour tromper quelqu’un, il faut être avec quelqu’un.

A partir de quand, « sommes-nous avec quelqu’un » ?

Être au téléphone, virtuellement, ou être juste assez proche d’une personne pour l’entendre susurrer des mots d’amour, des souffles d’excitations sexuelles ou autres promesses d’un avenir conjugué à deux, ce n’était pas selon moi, « être » avec quelqu’un.

 

Avec le recul, j’aurais eu beaucoup de mal à la supporter l’imaginant avec quelqu’un d’autre que moi…

 

C’était « peut être bientôt être avec quelqu’un ». « ou pas ».

 

Et puis, si comme elle le prétendait, elle était bien la femme de ma vie qu’elle envisageait devenir, alors il me fallait, au moins une fois dans ma vie, « consommer » ce que tant d’autres personnes désignaient sous le terme « Plan cul » ou « sexfriend ».

Bon. « Il me fallait »… Non, ce n’est pas le bon terme… juste « j’avais besoin » de connaitre ce à quoi ça ressemblait.

 

Avec le recul, je dois bien admettre ne jamais avoir réussi à poser la différence entre « Plan cul » (ou PC), et « sexfriend » (un coup d‘un soir n‘étant pas dans ma définition du plan cul…).

Une histoire d’affection ? Du fait qu’un PC ne fait que baiser, alors qu’un sexfriend pourra faire d’autres choses ? Ou peut-être tout simplement que le terme « PC » est trop sec, trop orienté cul à proprement parlé.

 

Bref.

Tout était planifié, mes billets de train commandés, et je n’avais qu’une hâte, c’était de prendre mon train vendredi soir, pour passer un bon petit week-end.

Elle était impatiente de me voir. Et peut-être de glisser.

Aussi impatiente que moi j’étais excité.

Par le concept surtout…

 

Mais c’était compter sans la « bonne nouvelle » dont Veronica m‘a fait part, au téléphone, un samedi soir alors que j’étais seul dans mon grand appartement vide…

 

«J’ai une bonne surprise pour toi. Mon ex m’a appelé pour me dire qu’il avait réussi à se libérer une semaine, et qu’il souhaitait venir me rejoindre en Argentine, afin qu’on passe à 3 la dernière semaine, avec sa fille. M’étant engagé avec toi, je lui ai répondu que s’il voulait venir une semaine avec sa fille, alors il la récupérerait, mais que moi, je retournerais en France, afin de voir mon prince charmant qui m’attend depuis trop longtemps. Du coup, je serais là le week-end prochain. C’est génial non ? »

 

Génial.

C’était le mot.

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