Elle
m'a expliqué que lorsqu'on a des gosses, on est obligé d'avoir de bons
anticorps, sans quoi on prend cher au moindre rhume ou autre virus. Du coup,
elle estimait avoir une bonne résistance immunitaire. Et tomber rarement
malade.
Mais
lorsqu'on tombe rarement malade comme elle... Lorsqu'on tombe malade... Ce
n'est pas à moitié...
De
mon côté, mes défenses immunitaires à bout, j’avais été visiter un médecin. En
général, c'est rare que j'aille voir un médecin. (Comme quoi, même sans
d’enfants, on peut avoir un bon système immunitaire...) Il faut vraiment que
j'aille mal. J'ai souvent trop tendance à faire une confiance aveugle en mes
anticorps...
Dans
la salle d'attente du médecin, j'ai pu tchater
avec Veronica sur mon téléphone.
Quelle
époque que la nôtre... Etre contactable partout, tout le temps si on le
souhaite... Et ce jour-là, agonisant dans mon étouffement pulmonaire, j'étais
content de discuter avec une présence chaleureuse. Qui donnait l'impression
d'être inquiétée par... le fait que j'étais chez le médecin, agonisant...
Et
puis le verdict est tombé : Un début de pneumonie.
Rien
que ça.
Traité
à temps, ça serait bénin... Mais il n'aurait pas fallu que ça traîne beaucoup
plus longtemps...
C'est
toujours impressionnant, lorsqu'on vous annonce une maladie, qui à terme peut
vous faire mourir... On se sent peu de choses.... Si fragile...
"Est
ce que maintenant qu'on s'est eu au téléphone, et que ça s'est mieux passé que
ce samedi, je compte un peu plus pour toi ? "
Je
fus étonné, de voir à quel point elle avait besoin d'être rassurée, à quel
point il fallait que je lui dise que je tenais à elle, qu'elle évoluait dans ma
tête... Que j'avais envie de la voir.
Curieux
était le mot juste.
Curieux,
impatient. OK, peut-être un peu amoureux... Mais, je n'aime pas le fait de dire
qu'on puisse être amoureux d'une personne que l’on n’a jamais vu. Être amoureux
d'une âme seule, d'une voix, d'une personne cachée derrière un écran, non.
Ce
n'est pas décemment possible.
Pas
dans mon monde à moi.
Dans
le sien peut être... Mais pas dans le mien.
Nos
conversations ont continuées à se multiplier. Tantôt téléphoniques, tantôt par
mail. Cependant, elle continuait à m'appeler en mode inconnu... Afin que je ne
puisse pas la joindre lorsque moi je le souhaitais.
Jour
après jour, j'ai fini par en apprendre un peu plus sur son ex, Marco.
Je
crois qu'il était important pour moi, de le connaître... Aussi important que
pour elle, de me dire qui il était.
Cheveux
longs donc, mais moins long que moi.
Poivre
et sel.
Passionné
de Bédés, et multi entrepreneur.
Super
actif. Une idée à la minute.
Paniqué
de vieillir... sa vie étant une sorte de fuite en avant.
Sportif
de l'extrême, que ce soit le parapente ou la chute libre.
Épuisant
au quotidien.
Et
au final, tellement éloigné de moi... Moi qui suis plutôt en mode "Mmmm un
petit week-end pépère, ça le fait bien aussi, non ? ".
Et
puis elle s'est brutalement déconnectée. Elle m'avait prévenue auparavant :
"je me déconnecterais peut être rapidement lorsque Marco reviendra."
Se
déconnecter. Pourquoi ? N’était-elle pas libre ? Ne l'avait-il pas foutue dehors
?
Cette
désagréable impression de faire un genre d'adultère qui n'en était pas un me
dérangeait... De la même manière que le fait que mes priorités ne soient pas
les mêmes que les siennes l'agaçait.
"Tu
comprends c'est compliqué, il faut que ça se termine bien entre nous..."
Bien
sûr.
C'est
compliqué.
C'était
souvent compliqué avec elle...
Mais
elle trouvait toujours les mots, pour effacer tout ça.
Ainsi...
son dernier mail de cette journée durant lequel nous avions sûrement passé plus
de 2 heures au téléphone : "Merci, pour ces échanges d'aujourd'hui, qui
m'ont fait chaud au cœur".
Ce
à quoi... Je lui ai répondu "Bonne dernière nuit Française avant un bout
de temps..."
Un
bout de temps.
Je
ne savais pas à quel point j'avais vu juste, en écrivant ça.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire