lundi 1 juillet 2013

Infarctus


28/04/2011

L’opération de sa grand-mère avait eu lieu et s’était clôturée avec succès. Son séjour ne devait pas durer plus d’une semaine.

 

De mon côté, j’essayais de lui faire oublier ma relation avec Soso. Mais aucune preuve n’était jamais assez forte pour elle. J’étais obligé de miser ma parole afin qu’elle arrive à croire que je n’avais plus de relations sexuelles avec elle.

2 fois, j’avais refusé de la revoir, repoussant ses avances.

Sur le blog de Soso, j’avais rapidement perdu le statut de « Plan Cul Fixe » gagnant ainsi le statut de « Plan Cul Foireux ».

 

Génial.

Mais c’était ce que je méritais après tout.

 

Tellement impatient de la voir, j’avais réussi, un soir, contre une promesse de ma part comme quoi c’était définitivement fini avec Soso, à 4 photos de sa part.

Prise sur place.

 

« Je n’arrête pas de pleurer et je ne dors pas… Tu vas me trouver immonde… »

 

J’avais reçu les photos durant ma répétition avec mon groupe, accompagné de ces quelques lignes « tu as une promesse à me faire bébé, non ? »

 

Immonde ?

Pas vraiment non.

Magnifique.

Resplendissante.

Naturelle.

Réelle.

Avec un sac qui valait sûrement plusieurs SMIC…

 

Elle avait demandé à un infirmier ou à une infirmière de la prendre en photo. Comme ça.

« A l’arrache ».

 

J’avais longtemps par la suite étudié ces photos, afin de savoir devant quel hôpital elle avait posé… Afin d’être sûr qu’elle était bel et bien en Argentine, dans un hôpital… et non quelque part à Paris… A s’imaginer une histoire totalement virtuelle.

 

Mais je ne trouvais rien, rien qui correspondait aux 3 dernières lettres du nom de l’hôpital qu’on pouvait distinguer dans un angle de la photo, sur Google.

 

Alors forcément, je lui avais demandé de quel hôpital il s’agissait… Et elle m’avait donné un nom.

Qui coïncidait avec la photo.

Qui était référencé dans Google.

 

Une fois de plus, une explication se rattachait au doute que j’émettais. Comme tout le temps.

 

Au fur et à mesure des heures, elle m’avait promis de me voir lundi soir, soit quelques jours plus tard, le lundi 2 mai. Les préparatifs se passaient bien, et elle était sur le point de rentrer. On était samedi.

 

Et puis un soir je n’ai plus eu de nouvelles.

C’est le lendemain, abattue qu’elle m’avait appelé…

« Ma grand-mère a eu un Infarctus Myocarde. Les médecins savaient qu’elle avait un cœur fragile… Son état est néanmoins stable. Cependant, elle doit avoir une opération à cœur ouvert qui peut être fatale… »

 


Moi aussi j’étais abattu.

 

Mais pas pour les mêmes raisons.

Notre première rencontre venait via cette annonce d’être décalée de quelques semaines…

 

Attendre, encore attendre.

Que pouvais-je cependant lui dire ?

Elle était angoissée, par l’état de santé de sa grand-mère, dernière personne de sa famille avec laquelle elle s’entendait vraiment bien.

La perdre aurait été la continuité d’un affreux cauchemar.

 

Sa grand-mère avait cependant l’air d’être tenace, et à chaque coup de fil, qui précédait les visites des médecins (les meilleurs m’avait-elle affirmé), elle me disait que tout allait de mieux en mieux.

 

Elle me savait néanmoins « fragile », et m’avait juré que si j’avais joué au chantage du genre « soit tu reviens tout de suite, soit je retourne voir Soso », alors elle aurait pris le premier avion et serait venue, pour ne pas répéter l’épisode de Courchevel.

 

Il n’aurait pas fallu que je me fasse « violer », pauvre petite chose que j’étais, par la terrible Soso alias « la pouffe ».

 

Ce nouveau retard la décrédibilisait un peu plus, que ce soit pour mes amis, mes amies bloggeuses, mes lecteurs et lectrices anonymes, pour Soso (bien évidemment), pour Aliénor, pour ma famille, et mes autres amis, vaguement au courant de l’histoire.

 

L’avantage, c’était qu’à chaque fois je mettais de l’animation avec cette histoire. Forcément, je prenais un certain plaisir à la conter avec beaucoup de dérision et d’humour. Je ne le voulais pas mais concrètement je crois bien que je me moquais de Veronica et de moi-même, de l’abruti qui continuerait à croire en l’existence d’une nana qui sort des excuses aussi hallucinantes les unes après les autres dès lors qu’il s’agit de se voir dans la vraie vie.

 

Une fois sa grand-mère opérée, elle voulait absolument attendre son réveil, pour revenir sereine.

Durant cette attente, nos mails se faisaient de plus en plus nombreux et incroyablement doux.

 

C’est le 6 mai, que l’opération s’était déroulée. Avec succès.

Parallèlement, au boulot, je vivais des jours interminables, harcelée par une chef intolérante.

 

La date de retour de Veronica était malgré tout très floue… Et elle repoussait jour après jour son retour à Paris pour notre première rencontre.

Enfin elle ne repoussait pas, mais ne donnait pas vraiment de date définitive.

Et pourtant, vers le 8 mai, elle m’avait glissé par mail :

« Le on s’appelle ce soir et on se voit demain, devrait plutôt être un : Je t’appelle lundi et on se voit mardi… mais je n’en dis pas plus… ».

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