lundi 15 juillet 2013

la giffle


12/05/2011

A chaque fois, qu'un lapin avait lieu, je me demandais comment serait la suite ; quelle situation incroyable, et quel scénario encore improbable allait elle me faire découvrir, non sans me jurer secrètement que cette fois serait la dernière, et qu’on ne m’y reprendrait plus...

 

Comme à chaque fois, partagé entre le mythe ou la réalité, je l'ai écouté, raconté son histoire.

 

J'ai néanmoins pu ressentir à travers ses mots, une... une émotion forte.

Un mélange de colère.

De violence.

De peur.

De froideur.

 

Quelque chose, quelque chose n'allait plus rond...

 

Entre e-mails, gtalk, et coups de fils, sa version ressemblait à ce qui suit :

Elle s'était donc dirigée vers l'agence, avec pour idée d'aller récupérer un double de ses clés de sa voiture, garée également à l'agence (son ex lui ayant confisqué pour pouvoir avoir un moyen de pression sur elle et la forcer à ne pas sortir…)

Une fois arrivée à l’agence (dont elle avait les clés), elle avait croisé son ex, qui lui avait jeté un glacial « ah, c'est toi... »

 

C'est à ce moment qu’elle m’avait envoyé le SMS, me disant qu'elle avait croisé son ex.

 

Elle était restée assez vague sur la manière avec laquelle cela avait commencé. A croire qu'une violente colère aurait explosé dans le bureau de son ex.

Officiellement, un trop gros laisser-aller professionnel. Il lui avait reproché de ne pas avoir donné signe de vies 2 semaines durant.

Officieusement, la colère qu’il avait de voir qu'il ne la maîtrisait plus, que 2 semaines durant elle avait vécu sa vie tel un électron libre, sans qu'il ne puisse la maîtriser. Sans parler de « ce nouvel amoureux » que j’étais, qui était pour lui une entrave définitive à l’espoir de pouvoir un jour la reconquérir.

 

Et puis, elle l'avait provoqué. Lui disant à quel point c'était une sous merde, d'avoir pris sa penderie (et sa voiture) en otage pour essayer de récupérer quelque chose qu’il avait de toute façon perdu.

Elle s’était alors dirigée vers la sortie, mais il l'avait attrapé par le bras, lui faisant mal.

Elle l'avait alors giflé.

Il l'avait cogné.

 

« Je ne te raconterais pas l'affrontement dans le détail, je ne me sens pas bien rien qu'en y repensant... »

 

Une lèvre ouverte, et quelques bleus.

De son côté, des traces de griffure sur tout le visage. Et sûrement des bleus ailleurs.

 

Elle n’avait pas vraiment comment elle s’était enfuie de l’agence.

Mais elle avait marché, droit devant. Sans réfléchir.

M’envoyant son dernier SMS.

Avant de se poser dans une brasserie, dans laquelle, elle avait laissé passer le temps, s'apitoyant sur sa situation merdique du moment, et sur ce qu'il venait de se passer.

Sur le statut de demi dieu qu'il venait de perdre.

Sur l'atrocité qu'un homme en colère peut faire.

Sur les conséquences de la soirée qui s'en suivrait.

 

C’est en se regardant dans un miroir, dans les toilettes de la brasserie, qu’elle s’était aperçue que sa lèvre saignait.

 

Vers 6h du matin, elle s’était rendue chez les flics pour porter plainte. La plainte s’était transformée pour je ne sais trop quelle raison en main courante. Peut-être la peur de faire couler la boite si la plainte était conservée telle qu'elle.

Elle avait dû expliquer à 3 personnes différentes le déroulement du combat, afin qu'aucun détail ne soit perdu.

 

Puis elle était retournée à l'appartement de son ex, au petit matin.

Une fois à l'intérieur, elle s'y était enfermée.

Et avait essayé de dormir.

« Appelle-moi » lui avais-je alors demandé...

« Pas maintenant... J'éclaterais en sanglot si je t'avais maintenant au téléphone, or je ne veux pas que tu penses que je suis faible... je traverse juste une période qui n'est pas bonne ».

 


Et puis bien évidemment, après qu'elle m'ait raconté son histoire, je lui ai posé, le désormais trop traditionnel « et nous dans tout ça ? »

 

« Je ne veux pas ressembler à une femme battue lorsque tu me verras.

Je veux tracer un trait définitif sur mes rapports professionnels avec Marco. Je ne veux plus le voir. Tant que je le verrais encore, je ne serais pas définitivement sereine, et je ne voudrais pas commencer quelque chose avec toi. Je me rends bien compte que je vis dans un rêve, et que j'ai voulu fuir une réalité car fuir est la chose que je sais le mieux faire... J'ai trouvé une location meublée, qui se libérera début juin. Ça devrait aller de pair avec le début de mon nouveau travail, dans lequel j'aimerais commencer en tant qu'indépendante, afin de pouvoir prendre les congés que je veux, tout en gardant un œil (et des parts) sur l'agence ».

 

A noter la véritable « coupure » avec l'agence, qu'elle ne quitterait qu'à temps partiel...

 

Et puis ses mots par email sont devenus sonorités dans mon téléphone.

Tremblante, et encore fragile, elle m'avait finalement appelé.

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