12/05/2011
A
chaque fois, qu'un lapin avait lieu, je me demandais comment serait la suite ;
quelle situation incroyable, et quel scénario encore improbable allait elle me
faire découvrir, non sans me jurer secrètement que cette fois serait la
dernière, et qu’on ne m’y reprendrait plus...
Comme
à chaque fois, partagé entre le mythe ou la réalité, je l'ai écouté, raconté
son histoire.
J'ai
néanmoins pu ressentir à travers ses mots, une... une émotion forte.
Un
mélange de colère.
De
violence.
De
peur.
De
froideur.
Quelque
chose, quelque chose n'allait plus rond...
Entre
e-mails, gtalk, et coups de fils, sa version ressemblait à ce qui suit :
Elle
s'était donc dirigée vers l'agence, avec pour idée d'aller récupérer un double
de ses clés de sa voiture, garée également à l'agence (son ex lui ayant
confisqué pour pouvoir avoir un moyen de pression sur elle et la forcer à ne pas
sortir…)
Une
fois arrivée à l’agence (dont elle avait les clés), elle avait croisé son ex,
qui lui avait jeté un glacial « ah, c'est toi... »
C'est
à ce moment qu’elle m’avait envoyé le SMS, me disant qu'elle avait croisé son
ex.
Elle
était restée assez vague sur la manière avec laquelle cela avait commencé. A
croire qu'une violente colère aurait explosé dans le bureau de son ex.
Officiellement,
un trop gros laisser-aller professionnel. Il lui avait reproché de ne pas avoir
donné signe de vies 2 semaines durant.
Officieusement,
la colère qu’il avait de voir qu'il ne la maîtrisait plus, que 2 semaines
durant elle avait vécu sa vie tel un électron libre, sans qu'il ne puisse la
maîtriser. Sans parler de « ce nouvel amoureux » que j’étais, qui
était pour lui une entrave définitive à l’espoir de pouvoir un jour la
reconquérir.
Et
puis, elle l'avait provoqué. Lui disant à quel point c'était une sous merde,
d'avoir pris sa penderie (et sa voiture) en otage pour essayer de récupérer
quelque chose qu’il avait de toute façon perdu.
Elle
s’était alors dirigée vers la sortie, mais il l'avait attrapé par le bras, lui
faisant mal.
Elle
l'avait alors giflé.
Il
l'avait cogné.
« Je
ne te raconterais pas l'affrontement dans le détail, je ne me sens pas bien
rien qu'en y repensant... »
Une
lèvre ouverte, et quelques bleus.
De
son côté, des traces de griffure sur tout le visage. Et sûrement des bleus
ailleurs.
Elle
n’avait pas vraiment comment elle s’était enfuie de l’agence.
Mais
elle avait marché, droit devant. Sans réfléchir.
M’envoyant
son dernier SMS.
Avant
de se poser dans une brasserie, dans laquelle, elle avait laissé passer le
temps, s'apitoyant sur sa situation merdique du moment, et sur ce qu'il venait
de se passer.
Sur
le statut de demi dieu qu'il venait de perdre.
Sur
l'atrocité qu'un homme en colère peut faire.
Sur
les conséquences de la soirée qui s'en suivrait.
C’est
en se regardant dans un miroir, dans les toilettes de la brasserie, qu’elle
s’était aperçue que sa lèvre saignait.
Vers
6h du matin, elle s’était rendue chez les flics pour porter plainte. La plainte
s’était transformée pour je ne sais trop quelle raison en main courante. Peut-être
la peur de faire couler la boite si la plainte était conservée telle qu'elle.
Elle
avait dû expliquer à 3 personnes différentes le déroulement du combat, afin
qu'aucun détail ne soit perdu.
Puis
elle était retournée à l'appartement de son ex, au petit matin.
Une
fois à l'intérieur, elle s'y était enfermée.
Et
avait essayé de dormir.
« Appelle-moi »
lui avais-je alors demandé...
« Pas
maintenant... J'éclaterais en sanglot si je t'avais maintenant au téléphone, or
je ne veux pas que tu penses que je suis faible... je traverse juste une
période qui n'est pas bonne ».
…
Et
puis bien évidemment, après qu'elle m'ait raconté son histoire, je lui ai posé,
le désormais trop traditionnel « et nous dans tout ça ? »
« Je
ne veux pas ressembler à une femme battue lorsque tu me verras.
Je
veux tracer un trait définitif sur mes rapports professionnels avec Marco. Je
ne veux plus le voir. Tant que je le verrais encore, je ne serais pas
définitivement sereine, et je ne voudrais pas commencer quelque chose avec toi.
Je me rends bien compte que je vis dans un rêve, et que j'ai voulu fuir une
réalité car fuir est la chose que je sais le mieux faire... J'ai trouvé une
location meublée, qui se libérera début juin. Ça devrait aller de pair avec le
début de mon nouveau travail, dans lequel j'aimerais commencer en tant
qu'indépendante, afin de pouvoir prendre les congés que je veux, tout en
gardant un œil (et des parts) sur l'agence ».
A
noter la véritable « coupure » avec l'agence, qu'elle ne quitterait
qu'à temps partiel...
Et
puis ses mots par email sont devenus sonorités dans mon téléphone.
Tremblante,
et encore fragile, elle m'avait finalement appelé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire