11/05/2011
J'ai
réservé un vol pour samedi soir, dimanche ou lundi soir auprès de la demoiselle
d'Air France m'avait-elle dit.
C'est
au final le lundi soir, qu'elle s’était envolée. Avec cette fois ci, un SMS.
« Journée de speed. Je disparais quelques heures des radars. A toute à
l'heure mon amoureux ».
SMS
de bon augure, qui m'avait fait oublier ce lundi soir durant lequel j'avais
passé toute ma soirée à attendre, espérant une surprise.
Peut-être
était-ce lié au fait que le lundi, au téléphone, lorsque je lui avais demandé
« promets-moi que l'on se verra mardi soir », elle n'avait rien
promis. Peut-être serait-elle là ce soir, sinon, pourquoi n'aurait-elle pas
promis ?
La
peur de ne pas être là une fois de plus ? Non... pas cette fois ci.
Cette
fois, nous allions vraiment pouvoir nous voir. Et je pourrais alors faire taire
tous ceux qui ont toujours douté de notre histoire. L'amour l'emportera.
Enfin...
Enfin
je pourrais la serrer dans mes bras. Lui faire l'amour... Conjuguer notre vie à
deux.
Enfin.
Enfin
je pourrais tirer un trait sur ces six mois laborieux, durant lesquels elle a
fui chaque jour un peu plus, durant lesquels je l'ai tant espéré et attendu.
Enfin.
Le
mardi matin, j'ai reçu un SMS, « A nouveau à terre, je file, j'ai beaucoup
de choses à faire aujourd'hui. A toute à l'heure mon amoureux.
T'embrasse »
SMS
de bon augure également, juste avant de partager un repas avec Aliénor, pour
qu'elle profite de ma bouille rayonnante. En effet, cela faisait longtemps
qu'elle ne m'avait pas vu avec le sourire, et même à moi cela me manquait.
Les
questions habituelles ont fusées, intimes et voyeuses, mais marrantes. Et puis
vu son rôle dans l'histoire, elle avait le droit de rentrer dans la
confidence...
« Vous
vous voyez à quelle heure ? Vous allez faire quoi ? Où ?
Comment ? »
Rien
n'était planifié.
Je
savais juste que j'avais exprès repoussé un entretien dans une future
potentielle boite (qu'au final je ne décrocherais pas....), et que le soir à
17h grand max, je serais parti de chez moi.
La
journée de Veronica était effectivement bien chargée... esthéticienne,
coiffeuse, trouver LA jupe, celle qu'elle avait rêvée 12h durant dans le vol,
celle qui l'avait tenue réveillée.
La
beige.
Les
bas qui allaient bien avec, le porte-jarretelles noir et chair, les Louboutins...
Elle
voulait que ça soit parfait.
Une
première journée qui introduirait une véritable histoire de princesse.
Elle
serait la belle, et je serais la bête.
Je
serais le prince, et un taxi, tel une citrouille transformée, viendrait la
déposer au pied de mon immeuble, qui serait pour l'occasion un château dans
lequel un bal serait donné.
Mais
ce jour-là, elle n'a pas perdu sa chaussure de verre.
Non.
Elle
n'a même pas grimpé les marches.
Il
n'y a jamais eu de taxi ou de citrouille magique au pied de chez moi.
Seulement
ce SMS. Venu perturber la fin du repas, et notre bonne humeur à Aliénor et à
moi.
« Aliénor, c'est la merde. J'ai mes règles,
et j'ai des gros problèmes avec mon ex. C'est la merde. Aide-moi stp »
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