vendredi 5 juillet 2013

Le carosse qui n'arrive pas


11/05/2011

J'ai réservé un vol pour samedi soir, dimanche ou lundi soir auprès de la demoiselle d'Air France m'avait-elle dit.

C'est au final le lundi soir, qu'elle s’était envolée. Avec cette fois ci, un SMS. « Journée de speed. Je disparais quelques heures des radars. A toute à l'heure mon amoureux ».

SMS de bon augure, qui m'avait fait oublier ce lundi soir durant lequel j'avais passé toute ma soirée à attendre, espérant une surprise.

 

Peut-être était-ce lié au fait que le lundi, au téléphone, lorsque je lui avais demandé « promets-moi que l'on se verra mardi soir », elle n'avait rien promis. Peut-être serait-elle là ce soir, sinon, pourquoi n'aurait-elle pas promis ?

 

La peur de ne pas être là une fois de plus ? Non... pas cette fois ci.

Cette fois, nous allions vraiment pouvoir nous voir. Et je pourrais alors faire taire tous ceux qui ont toujours douté de notre histoire. L'amour l'emportera.

Enfin...

Enfin je pourrais la serrer dans mes bras. Lui faire l'amour... Conjuguer notre vie à deux.

 

Enfin.

Enfin je pourrais tirer un trait sur ces six mois laborieux, durant lesquels elle a fui chaque jour un peu plus, durant lesquels je l'ai tant espéré et attendu.

 

Enfin.

 

Le mardi matin, j'ai reçu un SMS, « A nouveau à terre, je file, j'ai beaucoup de choses à faire aujourd'hui. A toute à l'heure mon amoureux. T'embrasse »

 

SMS de bon augure également, juste avant de partager un repas avec Aliénor, pour qu'elle profite de ma bouille rayonnante. En effet, cela faisait longtemps qu'elle ne m'avait pas vu avec le sourire, et même à moi cela me manquait.

 

Les questions habituelles ont fusées, intimes et voyeuses, mais marrantes. Et puis vu son rôle dans l'histoire, elle avait le droit de rentrer dans la confidence...

« Vous vous voyez à quelle heure ? Vous allez faire quoi ? Où ? Comment ? »

 

Rien n'était planifié.

Je savais juste que j'avais exprès repoussé un entretien dans une future potentielle boite (qu'au final je ne décrocherais pas....), et que le soir à 17h grand max, je serais parti de chez moi.

 

La journée de Veronica était effectivement bien chargée... esthéticienne, coiffeuse, trouver LA jupe, celle qu'elle avait rêvée 12h durant dans le vol, celle qui l'avait tenue réveillée.

La beige.

Les bas qui allaient bien avec, le porte-jarretelles noir et chair, les Louboutins...

Elle voulait que ça soit parfait.

 

Une première journée qui introduirait une véritable histoire de princesse.

 

Elle serait la belle, et je serais la bête.

 

Je serais le prince, et un taxi, tel une citrouille transformée, viendrait la déposer au pied de mon immeuble, qui serait pour l'occasion un château dans lequel un bal serait donné.

Mais ce jour-là, elle n'a pas perdu sa chaussure de verre.

Non.

Elle n'a même pas grimpé les marches.

Il n'y a jamais eu de taxi ou de citrouille magique au pied de chez moi.

 

Seulement ce SMS. Venu perturber la fin du repas, et notre bonne humeur à Aliénor et à moi.
« Aliénor, c'est la merde. J'ai mes règles, et j'ai des gros problèmes avec mon ex. C'est la merde. Aide-moi stp »

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