30/03/2011
- Allo ? C’est moi… ça va ? Tu fais quoi ce week-end ?
- Et bien écoute, j’ai un entrainement vendredi soir,
samedi rien, et dimanche j’ai un match. Mais je peux m’arranger si tu as des
projets…
- Ah bon ok…
- Tu veux que je m’organise ?
- Non non… Vas-y. Va à ton sport…
Je
savais, je savais que son « Ah bon OK » était une sorte de
résignation, de déception. Je commençais à la connaitre.
C’est
d’Aliénor que j’ai appris le pourquoi du comment, Aliénor qui était devenue LA
grande confidente de Veronica, la « meilleure » amie.
La
meilleure amie « mono latérale ».
Et
je pense que lorsqu’Aliénor s’est confiée à moi, elle ne savait pas que je
n’étais pas au courant… Elle m’a brièvement parlé d’un concert, auquel elle
voulait me convier, mais je n’étais pas disponible.
Pas
en mode « free as a bird ».
Le
concert, elle m’en avait effectivement parlé, 2 ou 3 mois auparavant,
lorsqu’elle se remettait de sa mononucléose. A l’époque, le mois d’avril était
encore loin… Et je lui avais dit « tu sais, on aura le temps de se voir
d’ici là… Histoire de reparler en détails de ce projet. »
Muse,
et U2. A Buenos Aires.
En
mode VIP.
Rien
que ça.
Alors
je lui ai envoyé un mail, pour lui dire que « oui, j’étais vraiment prêt à
faire des efforts d’organisation… ».
Mais
non.
Ce
n’était pas assez pour elle.
C’était
un mercredi soir, et j’aurais dû partir le vendredi soir avec elle, jusqu’à
quelque part dans le lundi.
J’aurais
dû ne pas avoir à demander des jours de congés, comme son ex (boss de sa boite
donc) était libre.
Il
fallait que je m’organise, et ça, ça, ce n’était pas dans le domaine de
l’acceptable pour elle.
Je
l’ai rappelé au téléphone.
J’ai
tenté de la convaincre que oui, je pouvais m’organiser, mais que je devais
absolument le savoir… Mais non. Ce n’était pas envisageable pour elle.
Et
puis le vendredi soir est arrivé.
Et
elle est partie, à ce week-end. Ce week-end prévu pour 2 personnes.
Avec
qui était-elle partie ? Son ex, sûrement. Qui d’autre…
Elle
a coupé les ondes plusieurs jours durant
Et
moi, je vivais, sans savoir, avec qui elle était. L’imaginant s’envoyant en
l’air, dans un palace… Sans parler du concert en lui-même, qui devait être
grandiose, surtout en mode VIP.
Ces
3 jours m’ont paru interminables.
Et
puis, elle est revenue.
Et
a demandé comment j’allais.
Comment
peut-on aller après 3 jours de la sorte…
Mal.
Tout
le week-end, je m’étais dit que j’avais à faire à quelqu’un de complètement
tarée, qui ne comprenait pas ma vie. Que non, je ne pouvais pas m’absenter de
mon travail quand je le voulais, sans un minimum d’organisation. Que oui, je
pouvais faire beaucoup de choses, mais qu’il fallait me parler, et accepter ma
vie.
Tout
le week-end, je me suis demandé, avec qui elle était.
Qui
était celui qui était à ma place dans l’hôtel qu’elle avait réservé.
Qui
était dans les draps de soie du palace.
Qui
avait le droit à la limousine à la sortie de l’aéroport.
C’est
volontairement, qu’elle ne m’avait pas dit, avec qui elle était partie.
« C’était
un des enfants de mon ex.
C’est
avec lui que j’ai partagé la limousine,
C’est
avec lui que j’ai été au palace.
Que
j’étais dans les loges VIP du concert.
C’était
avec lui, mais tu étais dans mes pensées… »
J’étais
dans ses pensées.
La
belle affaire.
Mais
avec le recul, je me suis dit que cela n’aurait pas eu de sens…
On
se serait vu, 3 jours.
Soit.
On
aurait fait connaissance, 8h durant dans le vol Paris/Buenos Aires.
Soit.
On
aurait peut-être fait l’amour dans la limousine… avant de le refaire dans les
draps de soie. Peut-être même qu’on l’aurait fait dans les toilettes de
l’avion.
Le
concert aurait été génial.
Et
puis on serait revenu en France.
Et
elle serait retournée chez son ex.
Et
moi, chez la mienne.
Dans
nos appartements en commun.
Elle
serait retournée travailler chez son ex. Son demi-dieu d’ex.
Et
moi, j’aurais passé mes journées à crever de jalousie de savoir qu’elle bossait
toujours pour lui… Qu’il partageait toujours ses locaux.
Qu’on
n’avait pas d’endroits (hormis l’hôtel comme un homme et sa maitresse ou sa
pute) pour se voir… Et consommer notre amour.
Mais
elle cherchait quelque chose de magique, pour commencer notre relation…
Ça
aurait pu être magique.
Mais
ça n’a pas eu lieu.
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