22/02/2010
Tout
était écrit noir sur blanc dans le mail qu’elle venait de m’envoyer.
La
copie conforme de la note qu’elle venait de diffuser sur son blog.
Les
mots me manquaient.
Ce
soir-là, j’allais rejoindre comme à mon habitude des amis pour jouer aux cartes,
dans un bar Parisien. Un bon moyen de décompresser, tout en racontant sur le
ton de la rigolade cette étrange histoire avec cette inconnue au cœur fragile.
Ce
soir-là, mon téléphone était à moitié chargé.
Les
Smartphones sont géniaux pour plein de choses, mais ils ont la mauvaise
habitude de se décharger beaucoup trop vite, dès lors que la 3G est branchée.
Critère essentiel qui rend le Smartphone si utile : avoir la possibilité de
lire ses emails de partout.
Ce
soir-là, je ne comptais pas, lui répondre. Pas avant 4 jours.
Elle
n’a pas cessé d’appeler.
Entre
2 cartes à jouer, je filtrais. Puis j’écoutais. Puis je re filtrais.
Elle
savait, bien évidemment que je filtrais…
Et
puis ses messages sont devenus de plus en plus insistants.
Elle
pleurait au téléphone.
Elle
m’implorait.
Faible
que je suis face à des pleurs au téléphone, j’ai fini par décrocher. Agacé,
énervé.
Lui
crachant au visage toute ma haine, ma colère, et ma rancœur par rapport à ce
rendez-vous une fois de plus manqué.
Elle
se laissait insulter, en répétant toutes les 2 phrases qu’elle était un boulet.
Le genre de boulet qu’on se traine au pied toute une vie.
Et
puis elle a fini par m’expliquer avec un peu plus de détails tout ce qui s’était
passé.
La
révélation de son ex… Les coups de fil incessants… Le duty Free Argentin… le
malaise… L’hôtel.
Le
réveil… la honte.
Et
la suite.
L’ex,
se montrant incroyablement gentil, et compréhensif.
La
déclaration de mariage, qu’il lui avait fait. Avec un diamant gros comme le
poing.
Les
excuses, par milliers qu’il lui donnait, pour essayer de tout recommencer.
Les
promesses, d’avoir dorénavant une vie sans maitresses.
Les
pleurs de sa belle-fille, voulant absolument qu’elle redevienne la belle-mère qu’elle
avait tant adorée.
La
honte.
Encore
et toujours.
La
peur de ma réaction. La peur de m’avoir perdu.
J’étais
partagé.
Sous
le choc de l’avoir au téléphone dans un tel état. Je crois bien que jusqu’à ce
moment, je ne l’avais jamais entendu pleurer et se mettre dans des états
pareils.
Mais
son histoire était trop improbable. Tellement incroyable… Je n’arrivais pas à y
croire.
Une
nana aurait fait un coup aussi gros à ce multi entrepreneur, chef d’entreprise,
commercial, séducteur, père de famille… et il aurait plongé ?
« Il
est assez naïf » me confirma-t-elle.
Stupide
aurait été le mot juste.
Son
histoire ne pouvait pas être vraie.
Et
pourtant, pourtant… tout semblait coïncider.
« Bon
très bien. Et maintenant on fait quoi ? »
La
suite devenait floue.
Contrairement
à ce qui était initialement prévue, elle ne reviendrait plus en étant une
célibataire en quête d’une nouvelle vie, mais bien une femme en couple. En
couple « fébrile », mais en couple malgré tout.
Tous
nos plans étaient tombés à l’eau.
Et
mes poils pubiens commençant à repousser me faisaient souffrir le martyr. Dire
que j’avais fait tout ça pour elle.
« Ok,
maintenant tu te sens mieux, pourquoi ne reviens tu pas maintenant ? » lui
demandais-je.
Mais
c’était trop simple.
« Il
y a ma belle-fille tu comprends… Et puis je crois que j’ai envie de donner une
seconde chance à mon ex. En plus tu sais, il a… »
Ça
avait coupé.
Plus
de batterie.
Presque
35 minutes d’excuses. Et j’étais toujours aussi dubitatif.
Tout
s’expliquait. C’est bien ça qui clochait.
Ce
qui était sûr, c’est qu’elle ne reviendrait pas avant la fin de semaine.
Et
qu’elle ne reviendrait pas seule.
Ce
soir-là… Malgré mon humeur assez morose, j’ai gagné quasiment toute la soirée
aux cartes.
Malheureux
en jeu… Heureux en amour.
Et
inversement.
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