19/11/2010 - la vision de la Fille

Tout a commencé le soir où il est rentré un peu plus tôt que d’habitude.

Il s’est assis à mes côtés, a pris ma main, et a prononcé les mots :

« je crois que c’est fini »

Je n’ai pas tout de suite compris de quoi il parlait. J’ai d’abord cru qu’il parlait du travail, mais il n’en était rien.

Il parlait de nous.

 

Avec le garçon, tout a commencé quand ça a été fini avec mon amoureux.

Mais peut-on vraiment finir l’histoire d’une vie ?

J’aime à croire que l’on a qu’un unique amour, une unique personne qui nous est destinée. La Personne. J’ai rencontré ma personne à 20 ans. J’ai eu de la chance. Seulement, dix ans après, j’ai pensé qu’il n’était plus ma personne. Je l’ai pensé sans vraiment y croire.

C’est comme ça, qu’un matin de novembre, alors que j’étais partie de l’appart qui avait été mon chez moi, mon chez nous pendant dix ans, je me suis inscrite sur un site de rencontre.

 

Je me suis inscrite sans trop y croire.

Je me suis inscrite pour m’amuser. Sans réelle intention de trouver quelqu’un, car j’ai toujours su que j’avais déjà trouvé ma personne.

Je me suis inscrite sous un pseudo débile. Je ne voulais pas mettre de photo de moi de peur d’être reconnue.

J’ai mis quatre photos de filles brunes, même pas la même, mais quelle importance.

Je faisais un acte désespéré sans réelle envie de trouver quelqu’un pour de vrai. J’avais juste envie d’échanger des mails avec quelques inconnus pas trop concupiscents.

 

Je ne sais même pas comment je suis tombée sur le garçon, il faisait partie d’un groupe de photos proposées par le site. Il avait l’air un peu bovin, pas vraiment méchant. Pour tester, j’ai cliqué sur le bouton flash… Mais le site ne marchait pas de la même façon pour tous les abonnés. J’ai appris par la suite que justement, seuls les abonnés pouvaient échanger des mails, ou des discussions. Pour les autres ça ne marchait pas. Pour lui, ça ne marchait pas. Ça ne marchait pas, car bien que cherchant sérieusement quelqu’un, il n’avait pas jugé utile de payer un abonnement. J’auras du savoir à ce moment-là que ce type était certainement trop « petit » pour moi.

Je n’aime pas les radins, je n’aime pas les petits. Comprenons-nous bien, je ne parle pas de la taille, je parle de petitesse d’esprit, petit, comme celui qui manque de grandeur, de grandeur d’âme.

Moi, je cherchais une sorte d’écho d’âmes. Il était assez clair que ce n’est pas ce qu’il était capable d’apporter. Mais j’avais besoin de communiquer. Et je me fichais bien de lui, alors je me suis mise à jouer.