Faisons un peu connaissance. Mon histoire n'était pas très rose, la sienne non plus visiblement. Une petite dizaine d'années de vie de couple, avec un ex, de 17 ans son aîné.
Admettons.
En
plus d'être un ex, c'était aussi son boss. Le responsable de la petite boite de
communication dans laquelle elle bossait, dans laquelle elle avait commencé à
bosser en tant que stagiaire, avant de succomber à ses avances.
Admettons.
Stagiaire
'vierge' dans la vie… entre autre, elle est alors devenue maîtresse du boss,
avant de devenir son officielle, Marco, son ex, ayant réussi à mettre à l'asile
son ex-femme, pour une sorte de schizophrénie.
Du
statut d'officielle, elle est alors passée au statut de 'mère par intérim'.
Alternant ces trois statuts dans la même journée, sa vie était assez remplie.
On peut dire qu'elle est devenue mère avant l'âge...
Jour
après jour, mois après mois, elle a fini par prendre du galon dans la société.
Prendre du poids. Le tout avec un gros salaire : "J'avais un gros salaire,
mais c'est normal, je couchais avec le boss et je passais régulièrement sous le
bureau...".
Classe...
Mais véridique.
Et
puis ses parents sont morts. Dans un accident de voiture plein de mystères, et
d’incertitudes...
Elle
avait à peine 22 ans.
Son
ex est alors devenue la projection de son père, qu'elle n'avait pas assez
connu.
Marco
cependant, bel homme d'1m85, aux cheveux longs, en plus d'être un brillant
homme d'affaire, doublé d'un hyperactif, était aussi un brillant coureur de
jupons, en perpétuel quêtes d'une maîtresse d'une nuit. "J'ai des cornes
qui m'empêcheraient de faire demi-tour dans un couloir" me répétait Véronika
sans cesse.
Elle
le savait, mais pour elle, c'était normal.
Elle
arrivait à le récupérer à chaque fois qu'il revenait avec du rouge à lèvres sur
sa chemise, ou dans les parfums d'une autre.
Elle
l'acceptait, prenant en compte le fait que c'était un homme, et que ce n'était
QUE physique.
Elle
se demandait pourquoi il avait été voir ailleurs, pourquoi cela avait merdé.
Puis le récupérait.
Un
genre de fatalité.
Jusqu'à
ce qu'il lui annonce, que c'était fini. Pour de bon.
Fini
car il venait d'avoir mis enceinte une de ses maîtresses d'un soir. Sa
« pouffe » comme elle la surnommera longtemps.
C'est
visiblement plein d'émotion qu'il lui avait annoncé qu'il allait une nouvelle
fois être papa. Tout en affirmant, qu'il ne savait pas, comment cela s'était
produit, étant donné que comme toutes les autres, les rapports étaient
protégés...
Peut-être
que Marco portait en lui la vertu du
saint esprit.
Elle
a alors fini son verre de vin, lui a balancé au visage. Puis a fait ses
valises, et est partie.
En
quête d'un nouveau toit, en quête d'un nouveau travail. En quête d'une nouvelle
vie.
Afin
de quitter cette "vie de merde", comme elle l'avait résumé.
Une
des photos, sur son profil Meetic, avait été prise par son ex. Elle tenait dans
ses mains une guitare. Une Gibson. C'était ma préférée, parmi toutes ses
photos.
Je
lui ai alors raconté mon histoire. Gentiment, elle m'a proposé de venir la
rejoindre dans son club de VDM.
Puis
nous avons parlé d'elle. De son pseudo. Je pensais qu'elle était de l'est, mais
il n'en était rien. Ses photos lui donnaient l'impression d'être...
méditerranéenne.
En
fait, elle m'a expliqué qu'elle était Argentine, par sa mère, Italien par son
père.
Elle
m'a ensuite expliqué qu'elle cherchait sur Meetic un mec aux cheveux longs,
qu'elle pourrait épouser, et à qui elle pourrait faire des enfants, ce qu'elle
n'avait pas eu la possibilité ou la chance, de faire à son ex qui la trompait.
"Tu
as un style très Français" m'avait-t-elle affirmé.
J'ai
toujours trouvé cette phrase ridicule. Une ex, qui elle était des pays de
l'Est, m'avait fait le même compliment.
Je
ne sais pas à quoi ressemble le style très Français. Mais visiblement, j’y
ressemblais.
Lorsque
j'étudiais en Angleterre, les étudiants étrangers Allemands s'adressaient moi
dans leur langue... Comme quoi, le style très Français est très... "Subjectif".
Elle
a continué à répondre à mes questions.
La
"clubbeuse" que j'avais imaginé en lisant son profil aimait
effectivement bien sortir, mais pas forcément en boite.
Sa
drogue, c'était la danse de salon.
Le
tango.
Argentin,
bien évidemment.
Le
bon vin aussi.
Son
"toit" du moment, c’était chez une amie à elle, travaillant à
l'étranger, lui prêtant pendant quelques semaines.
C'est
elle qui lui avait conseillé de passer sur Meetic pour « s'éclater »
après 10 ans d'une vie avec le même homme.
Un
mois pour repartir à zéro. Changer de travail, de vie. Oublier son ex. Et
surtout ses enfants, ses 3 enfants qu'elle avait élevée pendant dix ans.
Un
mois pour tirer le trait sur 10 ans de vie.
Même
l’impossible est plus envisageable.
Et
puis, de fil en aiguille, toujours lors de cette première journée de mails,
quelque part vers le 38ème mail de la journée, nous avons reparlé d'une
éventuelle rencontre.
Le
soir même.
Après
mon entraînement. Dans un bar, à proximité de là où je m’entrainais.
"Et
après, on fait quoi, si on se plaît ? Je ne veux pas passer pour une fille
facile..."
Le
lieu de rendez-vous fut donné. L'heure aussi.
"A
quoi ressembleras-tu ? " lui demandais-je :
"A
mes photos me répond-elle. Toi aussi je suppose ? Bon, je prends toutes les
coordonnées pour ce soir, mais pas de promesses d'accord ? Je prends ton numéro
de téléphone. Je t'appelle une fois sur place."
Elle
a conclu son dernier mail avant le rendez-vous par ces trois mots :
"Je
suis terrifiée".
Je
lui ai répondu, amusé, la phrase suivante :
"Détends-toi,
Je mords rarement le premier soir. Sauf si la fille le demande..."
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