lundi 25 mars 2013

26/11/2010

Suite à cette soirée d'échange de mails s'en est suivi un silence radio. Je n’ai compris que plus tard qu'elle souhaitait me laisser retomber mon désir, mon attirance, suite à son histoire de rencontre.

 

Et puis, elle est revenue à la charge, sur mes projets "secrets".

 

Alors, je lui ai tout raconté.

Le Québec.

Tout plaquer, pour partir loin, loin de tout ça.

Loin de cette France qui n'avance pas.

Loin de tous ces souvenirs douloureux, sentimentalement parlant.

Partir pour repartir à zéro.

 

Elle m'en a voulu, de s'être confiée corps et âmes, et que je lui ai cachée cela depuis le début.

Dans un mail un peu corrosif, elle m'a fait comprendre son agacement face à mon mensonge, à mon secret. Un e-mail sous forme de bombe, à retardement... Une provocation ?

 

Puis elle l'a regretté. Sans savoir pour quelle raison, elle avait peur de me perdre. Peur que je ne réponde jamais. Que je ne lui réponde plus.

 

Nos mails se faisaient de plus en plus fréquents, parsemés de son côté par d'innombrables "Je n'arrête pas de penser à toi. Aujourd'hui tu as été dans ma tête toute la journée".

De mon côté, étant toujours discret par rapport à mes sentiments, je me contentais d'attendre ses mails avec impatience, et d'y répondre dès lors que je les recevais.

 

Une semaine s'était écoulée depuis notre première rencontre qui n'avait pas eu lieu. Gentiment, je l'ai taquiné à ce sujet, mais ça ne l'a pas beaucoup fait rire. Le soir anniversaire en question, elle était en train de boire avec sa colocataire, de passage dans son appartement.

 

L'alcool faisait-il donc partie de son quotidien ?

 

Elle m'écrivait que la fin "supposée" de son travail à l'agence n'avançait pas comme convenu. Les 15 jours initialement discutés sont devenus 3 mois.

Pas de nouvelles personnes pour la remplacer.

Un souhait pour qu'elle reste à l'agence, tout en faisant une croix sur la vie "amoureuse", pour ne garder que la vie professionnelle.

 

Perdue, c'est l'impression qu'elle donnait.

 

Elle m'a expliquée qu'elle avait besoin d'être amoureuse, pour oublier Marco, pour avoir de l'énergie au quotidien pour pouvoir avancer.

Tomber amoureuse de moi par exemple.

Moi et mon côté tellement insaisissable.

 

Elle m'a expliqué qu'elle n'avait pas de Smartphone pour prendre une photo le premier jour de notre rencontre, mais un vieux téléphone, qui ne tenait plus la charge.

Téléphone que d'ailleurs elle n'utilisait pas souvent car n'aimant pas le téléphone, lui préférant les SMS. Que d'ailleurs, elle n'envoyait pas plus souvent...

Je crois même qu'elle m'a confié ne jamais en avoir envoyé autant à partir du moment où nous nous sommes connu...

 

Mystérieuse.

 

Mystique.

 

Mythique également.

 

Dans un long mail dans lequel elle me fournissait pas mal de réponses à mes questions en suspens, elle a fini par me donner son nom. Ses noms devrais-je dire.

Le nom de son père, et celui de sa mère.

Précisant bien : "ma famille est une grande famille. C'est compliqué. Je t'expliquerai le jour où on dansera le tango, si tu veux bien".

 

Je suis de la génération Google.

La googliser a été ma première réaction. Peut-être comme pour mettre de côtés tous les premiers doutes que je commençais à avoir à son sujet. Concernant ses photos, trop différentes les unes des autres, son histoire, tellement incroyable avec son ex, à la fois ex et boss. Et puis ce paradoxe, entre son côté "fille de bonne famille Argentine, élevée chez les sœurs" et le fait de porter des Dim up, bien plus sexy et aguicheurs que de sages collants. Sans parler du sexe 2.0, et du fait d'aimer la littérature érotique. Une semaine seulement, et déjà si mystérieuse.

 

Google n'a rien retourné à son sujet. Pas une page. Rien.

 

Mais, une partie de son nom m'a renvoyé vers le nom d'un parrain de la mafia.

Un mafioso Italien, basé à New York.

Ses mots concernant sa grande famille, "c'est compliqué", mêlé à la mort de ses parents, dans des circonstances "étranges", m'ont fait cogiter un peu plus…

 

Un règlement de compte ? Une mauvaise affaire ? Quelque chose de louche planait là dessous...

 

Je suis le genre de personne qui aime connaître 100% d'une histoire.

Un de mes gros défaut (ou une qualité ?), est que lorsque je ne possède que 80% d'une histoire, j'ai souvent tendance à essayer d'en déduire, ou de deviner les 20% restant.

 

Romancer pourrait être le mot juste...

Ça m'occupe...

 

Néanmoins, le problème, c'est que cette règle s'applique aussi lorsque je n'ai que 20% de l'histoire, et que je dois deviner le 80% restant... Et là, ça se complique rapidement...

 

Je crois que c'est à ce moment-là, qu'elle a commencé à comprendre que je marchais comme ça. Et qu'elle s'est amusée à ne fournir que des bribes d'information, pour me faire cogiter encore plus.

 

Forcément... j'ai continué à cogiter de plus en plus...

Jusqu'à recommencer à douter de son existence.

 

Comment réagir, face à quelqu'un qui repousse tous les jours, la première rencontre ? Personne... inconnue de Google. Il y a dix ans, pourquoi pas.

En 2010... Ça devient bizarre.

 

Et puis, c'est tombé début décembre. Une dizaine de jours après le début de nos échanges.

"J’ai une bonne nouvelle. Mais je veux t'en parler tout de suite, car elle implique quelques contretemps dans notre relation naissante…".

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