Et
puis, elle est revenue à la charge, sur mes projets "secrets".
Alors,
je lui ai tout raconté.
Le
Québec.
Tout
plaquer, pour partir loin, loin de tout ça.
Loin
de cette France qui n'avance pas.
Loin
de tous ces souvenirs douloureux, sentimentalement parlant.
Partir
pour repartir à zéro.
Elle
m'en a voulu, de s'être confiée corps et âmes, et que je lui ai cachée cela
depuis le début.
Dans
un mail un peu corrosif, elle m'a fait comprendre son agacement face à mon
mensonge, à mon secret. Un e-mail sous forme de bombe, à retardement... Une
provocation ?
Puis
elle l'a regretté. Sans savoir pour quelle raison, elle avait peur de me
perdre. Peur que je ne réponde jamais. Que je ne lui réponde plus.
Nos
mails se faisaient de plus en plus fréquents, parsemés de son côté par
d'innombrables "Je n'arrête pas de penser à toi. Aujourd'hui tu as été
dans ma tête toute la journée".
De
mon côté, étant toujours discret par rapport à mes sentiments, je me contentais
d'attendre ses mails avec impatience, et d'y répondre dès lors que je les
recevais.
Une
semaine s'était écoulée depuis notre première rencontre qui n'avait pas eu
lieu. Gentiment, je l'ai taquiné à ce sujet, mais ça ne l'a pas beaucoup fait
rire. Le soir anniversaire en question, elle était en train de boire avec sa
colocataire, de passage dans son appartement.
L'alcool
faisait-il donc partie de son quotidien ?
Elle
m'écrivait que la fin "supposée" de son travail à l'agence n'avançait
pas comme convenu. Les 15 jours initialement discutés sont devenus 3 mois.
Pas
de nouvelles personnes pour la remplacer.
Un
souhait pour qu'elle reste à l'agence, tout en faisant une croix sur la vie
"amoureuse", pour ne garder que la vie professionnelle.
Perdue,
c'est l'impression qu'elle donnait.
Elle
m'a expliquée qu'elle avait besoin d'être amoureuse, pour oublier Marco, pour
avoir de l'énergie au quotidien pour pouvoir avancer.
Tomber
amoureuse de moi par exemple.
Moi
et mon côté tellement insaisissable.
Elle
m'a expliqué qu'elle n'avait pas de Smartphone pour prendre une photo le
premier jour de notre rencontre, mais un vieux téléphone, qui ne tenait plus la
charge.
Téléphone
que d'ailleurs elle n'utilisait pas souvent car n'aimant pas le téléphone, lui
préférant les SMS. Que d'ailleurs, elle n'envoyait pas plus souvent...
Je
crois même qu'elle m'a confié ne jamais en avoir envoyé autant à partir du
moment où nous nous sommes connu...
Mystérieuse.
Mystique.
Mythique
également.
Dans
un long mail dans lequel elle me fournissait pas mal de réponses à mes
questions en suspens, elle a fini par me donner son nom. Ses noms devrais-je
dire.
Le
nom de son père, et celui de sa mère.
Précisant
bien : "ma famille est une grande famille. C'est compliqué. Je
t'expliquerai le jour où on dansera le tango, si tu veux bien".
Je
suis de la génération Google.
La
googliser a été ma première réaction. Peut-être comme pour mettre de
côtés tous les premiers doutes que je commençais à avoir à son sujet.
Concernant ses photos, trop différentes les unes des autres, son histoire,
tellement incroyable avec son ex, à la fois ex et boss. Et puis ce paradoxe,
entre son côté "fille de bonne famille Argentine, élevée chez les sœurs"
et le fait de porter des Dim up, bien plus sexy et aguicheurs que de sages
collants. Sans parler du sexe 2.0, et du fait d'aimer la littérature érotique.
Une semaine seulement, et déjà si mystérieuse.
Google
n'a rien retourné à son sujet. Pas une page. Rien.
Mais,
une partie de son nom m'a renvoyé vers le nom d'un parrain de la mafia.
Un
mafioso Italien, basé à New York.
Ses
mots concernant sa grande famille, "c'est compliqué", mêlé à la mort
de ses parents, dans des circonstances "étranges", m'ont fait cogiter
un peu plus…
Un
règlement de compte ? Une mauvaise affaire ? Quelque chose de louche
planait là dessous...
Je
suis le genre de personne qui aime connaître 100% d'une histoire.
Un
de mes gros défaut (ou une qualité ?), est que lorsque je ne possède que
80% d'une histoire, j'ai souvent tendance à essayer d'en déduire, ou de deviner
les 20% restant.
Romancer
pourrait être le mot juste...
Ça
m'occupe...
Néanmoins,
le problème, c'est que cette règle s'applique aussi lorsque je n'ai que 20% de
l'histoire, et que je dois deviner le 80% restant... Et là, ça se complique
rapidement...
Je
crois que c'est à ce moment-là, qu'elle a commencé à comprendre que je marchais
comme ça. Et qu'elle s'est amusée à ne fournir que des bribes d'information,
pour me faire cogiter encore plus.
Forcément...
j'ai continué à cogiter de plus en plus...
Jusqu'à
recommencer à douter de son existence.
Comment
réagir, face à quelqu'un qui repousse tous les jours, la première rencontre ?
Personne... inconnue de Google. Il y a dix ans, pourquoi pas.
En
2010... Ça devient bizarre.
Et
puis, c'est tombé début décembre. Une dizaine de jours après le début de nos
échanges.
"J’ai
une bonne nouvelle. Mais je veux t'en parler tout de suite, car elle implique
quelques contretemps dans notre relation naissante…".
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