J'avais
pourtant, pathétiquement ou naïvement, tout prévu.
Le
"boxer", le "déo Boss Orange", le jean, la chemisette...
Mon
parfait attirail poussiéreux de dragueur en manque de pratique.
Mais
je savais que c'était trop beau pour se concrétiser.
"Je
pourrais te servir tout un tas d'excuses tout à fait valables..."
Elle
était pourtant motivée. Elle a essayé tout le dressing de sa colocataire pour
se trouver une tenue adéquate. Une jupe avec des bas. Un pantalon avec un
chemisier. Une robe. "J'ai plus de poitrine qu'elle" confiera-t-elle
plus tard...
Le
tout, accompagné d'une bouteille de Nuit Saint Georges pour se donner du
courage.
Et
puis, au moment de partir... elle s'est rendu compte que la bouteille était
totalement vide. Et qu'elle était complètement saoule.
Une
excuse en cachant une autre semble-t-il.
"Je
suis encore trop fraîchement séparée pour m'envoyer un inconnu" a-t-elle
fini par conclure, non sans espérer qu'on puisse malgré tout continuer à
faire connaissance par mail.
"Bonne
continuation. Et mille excuses. A bientôt ? "
Pas
de lapin.
Pas
encore.
Une
excuse, plus ou moins valable, mais une excuse.
Pleine
d'espoir, d'excuses, de désolation.
Ce
soir-là, dans mon boxer et avec mon déo 'spécial sortie avec une fille', j'ai
été boire un verre, avec mes partenaires d’entraînement, dans un bar, proche de
là où j'aurais dû la rencontrer.
Partagé,
entre la déception, et... une espèce de fatalité, comme si quelque part, nous
n'étions pas faits pour nous rencontrer.
Comme
si, elle n'était rien de plus qu'une blague, qu'un délire sur Meetic.
Elle
ou "il" d'ailleurs.
Le
lendemain, un mail de sa part étant dans ma boite aux lettres.
Son
objet : "non ou oui".
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