lundi 11 mars 2013

Nuit Saint Georges

Le mail est arrivé pendant que j'étais à l’entraînement.

J'avais pourtant, pathétiquement ou naïvement, tout prévu.

 

Le "boxer", le "déo Boss Orange", le jean, la chemisette...

Mon parfait attirail poussiéreux de dragueur en manque de pratique.

 

Mais je savais que c'était trop beau pour se concrétiser.

 

"Je pourrais te servir tout un tas d'excuses tout à fait valables..."

 

Elle était pourtant motivée. Elle a essayé tout le dressing de sa colocataire pour se trouver une tenue adéquate. Une jupe avec des bas. Un pantalon avec un chemisier. Une robe. "J'ai plus de poitrine qu'elle" confiera-t-elle plus tard...

Le tout, accompagné d'une bouteille de Nuit Saint Georges pour se donner du courage.

 

Et puis, au moment de partir... elle s'est rendu compte que la bouteille était totalement vide. Et qu'elle était complètement saoule.

Une excuse en cachant une autre semble-t-il.

 

"Je suis encore trop fraîchement séparée pour m'envoyer un inconnu" a-t-elle fini par conclure,  non sans espérer qu'on puisse malgré tout continuer à faire connaissance par mail.

 

"Bonne continuation. Et mille excuses. A bientôt ? "

 

Pas de lapin.

Pas encore.

Une excuse, plus ou moins valable, mais une excuse.

Pleine d'espoir, d'excuses, de désolation.

 

Ce soir-là, dans mon boxer et avec mon déo 'spécial sortie avec une fille', j'ai été boire un verre, avec mes partenaires d’entraînement, dans un bar, proche de là où j'aurais dû la rencontrer.

 

Partagé, entre la déception, et... une espèce de fatalité, comme si quelque part, nous n'étions pas faits pour nous rencontrer.

 

Comme si, elle n'était rien de plus qu'une blague, qu'un délire sur Meetic.

Elle ou "il" d'ailleurs.

 

Le lendemain, un mail de sa part étant dans ma boite aux lettres.

 

Son objet : "non ou oui".

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