vendredi 1 mars 2013

Doute

A quel moment, a-t-on des doutes sur une personne ?

A partir de quel moment, se met-on à douter, de la vérité que telle ou telle personne va prôner ? Combien de temps, peut-on vivre en mentant ?

Quand, est-ce raisonnable de se mettre à douter ?

 

Il y a des gens, qui mentent toute une vie. Et qui finissent par tuer leur famille.

 

Pourquoi ?

 

Peut-être car le mensonge dure trop longtemps.

Ou que des soupçons deviennent trop importants.

Alors, ils fuient dans la seconde partie de la double vie qu'ils avaient, fuyant celle dans laquelle ils mentaient.

Car il y a toujours une vie, dans laquelle on ment, et une vie dans laquelle, les gens "savent" qu'on ment dans l'autre vie.

 

Enfin toujours.

"Souvent" serait le mot juste.

 

Pour certains mentir s’avère être une véritable maladie.

Mentir pour qu’on s’intéresse à eux.

Mentir pour vivre.

 

Dans la blogosphère, monde « virtuel » dans lequel les bloggeurs tissent des liens plus ou moins réels, il y a souvent des cas de mensonges.

 

Un bloggeur expliquait à quel point la blogosphère était bien car : « personne ne me croirait si je disais qu’en fait je suis un chien ».

 

Mais il y a d’autres cas où la vérité est plus difficile à entendre.

Une histoire, parmi tant d’autres a perturbé la blogosphère courant 2010.

 

L’histoire d’une bloggeuse, d’à peine 17 ans.

Elle avait raconté, dans le détail, la mort de sa sœur jumelle, gravement atteinte de leucémie.

Puis elle avait raconté qu’elle était elle aussi, atteinte de cette terrible maladie.

Elle en expliquait sur son blog les différents symptômes.

Pour rajouter de la vérité à l’histoire, elle avait été jusqu’à faire de faux rapports médicaux qu’elle avait diffusés sur son blog, ainsi que des photos d’elle fortement affaiblie.

Cela aurait pu s’arrêter là, mais elle avait également accueilli des bloggeurs et bloggeuses qui étaient venus la voir. Qui l’avaient soutenue, pensant qu’elle était dans sa dernière année ou son dernier mois de vie.

Dans ses dernières semaines. Ses derniers jours.

Elle semblait malade. Affaiblie. Tout « semblait » parfaitement vraie.

 

Et puis un jour, quelqu’un avait essayé de joindre ses parents. Pour quelle raison ? Je ne saurais le dire.

Et ses parents avaient été surpris, d’apprendre la vie virtuelle, de leur fille.

Unique.

Jamais il n’y avait eu de sœur jumelle.

Jamais il n’y avait eu de leucémie.

Tout avait été inventé. Du début jusqu’à la fin.

 

Le mythe était tombé d’un coup. Plongeant dans le dégout des centaines, peut-être des milliers de lecteurs qui s’étaient apitoyés sur l’histoire triste d’une personne. D’une menteuse

Tout cela n’avait été que mensonge.

 

J’avais eu dans mon adolescence, le même genre d’histoire. Une amie de classe, qui disait avoir une sœur jumelle, qui s’était suicidé. Mais elle n’avait aucune photo d’elle car sa mère les avait toutes brulées. Mais sa mère avait fini par avouer qu’elle n’avait jamais eu qu’une seule fille, et que sa fille avait parfois tendance à raconter des gros « mythos ».

 

Dont elle était persuadé qu’ils étaient vrais.

 

Ces gens mentent aux autres, comme ils se mentent à eux même, sans même savoir qu'ils se mentent. Incapables de tirer le vrai du faux.

 

Pour d'autres, mentir est un jeu. Ça pimente leur vie.

 

Ainsi Frank Abagnale, interprété avec brio dans « Attrape-moi si tu peux » par Leonardo Di Caprio a passé sa vie à mentir. Tantôt pilote de ligne, tantôt médecin. Idem pour Steven Jay Russel, interprété par Jim Carrey dans « I Love you philip Morris ».

 

On les appelle plus communément des escrocs. Surtout lorsqu’il y a des histoires d’argent derrière leurs mensonges.

 

Mentir peut aussi être un moyen de mieux vivre.

 

Se mentir pour oublier un évènement important et grave d'une vie. Le souvenir d'un viol, d'un meurtre, d'un attouchement. Un quelconque souvenir douloureux.

Ce type de mensonge peut se rattacher à une certaine forme d’oubli.

Un oubli nécessaire et volontaire pour continuer à vivre au quotidien.

 

Enfin... Mentir peut devenir une drogue.

Une nécessité.

Un besoin.

 

On ment car on se sent mieux.

On ment car on n’a pas forcément envie de tromper son mari, mais qu’on a juste envie qu’un autre vous dise des mots doux, qu’il vous dise à quel point il vous estime. A quel point il aurait envie de plein de choses avec vous.

 

Et puis, le mensonge dans lequel on s’est plongé fini par avoir le dessus sur vous. Celui qui ment est sur un piédestal tel qu’il ne peut pas en redescendre sans avoir mal ou faire du mal. Celui à qui l’on ment risque aussi d’avoir très mal, mal d’avoir à faire face à la vérité, une vérité à laquelle il ne s’attend pas.

Alors le mensonge devient une drogue, drogue dont on ne peut plus se passer.

D’un côté parce qu’on manipule la marionnette, de l’autre côté car on veut savoir qui se cache, derrière sous cette marionnette, si elle est réelle ou non.

 

Sur mon blog, une lectrice m’avait confié avoir joué le rôle de « la menteuse » 3 ans durant, avec un homme.

3 ans durant lequel il n’avait pas eu son numéro de téléphone.

Où elle avait la vie qu’elle s’était toujours imaginée avoir.

Où elle incarnait celle qu’il voulait absolument un jour avoir comme femme.

 

Et puis un jour, elle a fini par lui faire découvrir la vérité.

Non sans mal.

 

Il y a ceux qui mentent, et il y a ceux, à qui on ment.

 

Ceux qui gobent.

Tantôt trop naïfs, tantôt trop crédules.

Tantôt désespérés, voulant absolument s’accrocher à quelque chose pour ne pas couler.

Tantôt amoureux. Qui répètent à qui de droit que « le cœur a ses raisons ».

 

Mais tout le temps, lorsqu’il y a des doutes, il y a de la trahison.

La découverte d'un mensonge. Le genre de mensonge, qu'avec le recul on aurait préféré ne jamais découvrir.

 

Mais qu'on finit par découvrir... lorsque les soupçons deviennent trop grands.

Et lorsque la vérité finit par éclater. Volontairement ou involontairement.

 

Mon histoire a commencé par une trahison.

Une terrible trahison.

2 commentaires:

  1. Que dire de plus ?
    Oui, un menteur restera un menteur car il finira par ne plus séparer ses mensonges de la vérité ...
    Le mensonge devient pour lui, un mode de vie puis une pathologie
    J'ai vécu de nombreuses années avec un mari qui, la cigarette entre les doigts, te regardait dans les yeux en disant qu'il ne fumait pas ! Je suis partie car la fuite est la seule solution pour ne pas devenir fou ! Et ma vie, pas vraiment malheureuse n'a été que trahisons ...
    J'espere que tu as pu te remettre de la tienne
    Bisous à toi, à partager

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  2. Bonjour Chilina, et bienvenue !
    Oui, mon histoire est un double mensonge. On trahit quelqu'un, en pensant le trahir, puis un jour on s'apperçoit qu'il savait tout depuis le début (il, le garçon bien sûr, celui qui clame haut et fort qu'il a été trahi !!)
    J'ai passé deux ans à lui mentir, alors qu'il savait tout... mais ça je ne l'ai appris que très récemment !

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